Mardi 3 septembre 2024 à 17h58
Beyrouth (Liban), 3 sept 2024 (AFP) — Un important chef des forces de sécurité kurdes affiliées à l'Administration autonome dans le nord-est de la Syrie a été tué mardi dans un attentat visant son véhicule près d'une prison, a indiqué une ONG, les Kurdes accusant Ankara.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "un chef des forces de sécurité kurdes a été tué et une autre personne blessée" dans "une explosion près de la prison d'Oum Farsan, près de Qamichli", coïncidant avec "le survol d'un drone turc".
"Le dirigeant a joué un rôle de premier plan dans la direction des opérations contre le groupe Etat islamique (EI) dans la région de Raqqa", ancienne "capitale" du groupe jihadiste, selon l'ONG basée au Royaume-Uni mais disposant d'un vaste réseau de sources dans le pays en guerre.
Les Forces de sécurité intérieure kurdes, Asayish, ont indiqué dans un communiqué qu'un de leurs "camarades de la direction a été tué" à Qamichli après que "l'armée turque a pris pour cible via ses drones (...) un véhicule de nos forces dans l'un des centres de détention" à Oum Farsan.
Contacté par l'AFP, le ministère de la Défense turc a affirmé "ne pas avoir d'informations" sur cette attaque.
L'armée turque, qui déploie des soldats dans le nord de la Syrie, mène régulièrement des frappes dans le nord de la Syrie contre les zones contrôlées par les Kurdes, qui avaient défait territorialement l'EI en 2019 avec le soutien de Washington.
Ankara considère la principale composante des Forces démocratiques syriennes (FDS), dirigées par les Kurdes, comme une extension des rebelles kurdes turcs qu'elle combat. Les FDS contrôlent des territoires adjacents à ceux tenus par la Turquie et ses supplétifs syriens.
Après la défaite de l'EI, les forces kurdes ont progressivement étendu leur contrôle en Syrie où elles tiennent près du quart de la superficie du pays, établissant une administration autonome.
En octobre 2023, la Turquie a mené une vaste campagne aérienne visant des dizaines de sites militaires et infrastructures dans le nord de la Syrie après un attentat visant le siège du ministère de l'Intérieur à Ankara, revendiquée par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Entre 2016 et 2019, la Turquie a lancé trois opérations militaires de grande envergure en Syrie, visant principalement les combattants kurdes, qu'Ankara déclare vouloir chasser de ses frontières.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.