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Lefigaro.fr | AFP
Un millier de Kurdes (5.000 selon les organisateurs) venus de plusieurs pays d'Europe ont manifesté aujourd'hui devant le Conseil de l'Europe à Strasbourg pour dénoncer le "silence" de l'organisation paneuropéenne face à la question kurde en Turquie.
Les manifestants, venus de France, du Benelux, d'Allemagne, d'Autriche et de Suisse, se sont rassemblés en brandissant de nombreux portraits du leader emprisonné du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan.
"Liberté pour Öcalan", "un statut politique pour le Kurdistan", "l'isolement d'Öcalan, basta", indiquaient les banderoles. Les manifestants scandaient des slogans en kurde, tandis que plusieurs orateurs se succédaient à la tribune, en kurde également.
"Le Conseil de l'Europe doit sortir de son silence face à l'isolement d'Öcalan en prison et face à la répression qui sévit en Turquie contre le mouvement kurde", a déclaré à l'AFP Fidan Dogan, du centre d'information du Kurdistan à Paris.
Les manifestants ont exprimé leur solidarité avec 15 militants kurdes qui observent une grève de la faim depuis le 1er mars à Strasbourg. Ces grévistes demandent notamment que le Conseil de l'Europe envoie à Istanbul des experts de son Comité pour la prévention de la torture (CPT) pour y examiner les conditions de détention de M. Öcalan, lequel n'a reçu aucune visite depuis huit mois.
Sollicité par des députés européens, le secrétaire général du Conseil de l'Europe, Thorbjorn Jagland, s'est refusé à intervenir en ce sens auprès du CPT. Cette institution doit pouvoir travailler "sans interférence ou influence", a-t-il fait valoir la semaine dernière dans une lettre dont l'AFP a obtenu une copie.
En outre, M. Jagland, soucieux de ne pas "encourager d'autres personnes à s'engager dans des actions qui mettraient en danger leur santé et finalement leur vie", a refusé de rencontrer les grévistes de la faim.
Abdullah Öcalan purge depuis 1999, en solitaire, une peine de prison à vie sur l'île-prison d'Imrali, au sud d'Istanbul. Il a été condamné à mort en juin 1999 mais sa peine a ensuite été commuée en détention à perpétuité. La Turquie est l'un des 47 Etats membres du Conseil de l'Europe.