Une relance du processus de négociations au point mort depuis mi-mars vient d'être décidée par les 25 pays membres
Passer outre les divergences pour reprendre les négociations, tel est la position de Bruxelles sur le processus d'adhésion de la Turquie.
"Les Etats-membres sont tombés d'accord mercredi pour débloquer le processus de négociations", lors d'une réunion des ambassadeurs des 25 à Bruxelles, a déclaré le porte-parole de la présidence autrichienne.
Dans les faits, cet accord devrait "ouvrir la voie pour une prochaine étape" du processus de négociations, a-t-il indiqué. Le chemin reste néanmoins long et laborieux avant une relance effective des négociations. En effet, de nombreux échanges de lettres et documents entre les Etats membres, la Turquie et la Commission sont prévu, ce qui implique une attente "d'au moins plusieurs semaines" avant que l'Union européenne ouvre un nouveau chapitre de négociations avec Ankara.
Rappelons que ces négociations d'adhésion sont divisées en 35 chapitres thématiques. En octobre dernier, les 25 avaient réussi à ouvrir sans difficulté un premier chapitre sur la science et la recherche. Mais à l'ouverture du deuxième chapitre sur l'éducation et la culture d'importantes divisions avaient bloquées le processus.
La France et la Grèce notamment s'étaient élevées contre le statut accordé aux minorités et demandaient que l'examen de ce chapitre implique une amélioration de leurs droits. Cette requête de plusieurs pays membres pourrait retarder considérablement les discussions.
En toile de fond se dessinent des divisions sur le principe même d'une entrée de la Turquie au sein de l'Union Européenne. Des pays plus favorables à l'adhésion turque, comme le Royaume-Uni ou la Finlande, estiment que ces discussions sur les droits humains et les minorités sont l'objet d'un autre chapitre sur les droits fondamentaux. Les divergences d'opinion ne devraient donc pas bloquer le processus à ce stade là des négociations.
L'accord trouvé mercredi par les ambassadeurs des 25 ne règle pas ce désaccord. Il a simplement été décidé, à la demande de la présidence autrichienne, une poursuite du processus de négociations malgré ces oppositions.
Il n'est donc pas exclu, à la réouverture du chapitre sur l'éducation, que de nouveaux troubles éclatent. La France pourrait, en effet, demander à lier l'avancée des discussions à des progrès en matière de scolarisation des filles et de droits de la minorité kurde.