Les escarmouches sont fréquentes entre soldats turcs et rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Mais l'affrontement de vendredi, le plus violent depuis un an, a forcé le premier ministre turc Tayyip Erdogan à couper court à une visite officielle au Turkménistan pour superviser la riposte.
La riposte, verbale pour l'instant, a été servie par le président Abdullah Gul qui s'est engagé à « poursuivre la lutte [...], quel qu'en soit le prix. »
Selon l'armée, l'attaque menée vendredi dans le sud-est du pays contre un poste militaire, à partir du territoire irakien, s'est soldée par une quinzaine de morts dans les rangs turcs, et par la mort de 23 rebelles.
La rébellion a pris sous le feu de son artillerie, basée dans le nord de l'Irak, les positions turques. Les forces turques ont répliqué avec leur propre artillerie, à laquelle s'est jointe leur aviation, qui a mené des raids dans le nord irakien.
Le parlement turc a adopté le 17 octobre 2007 un texte autorisant pour un an le gouvernement à mener des incursions militaires dans le nord de l'Irak, contre les bases du PKK.
La Turquie accuse le PKK d'utiliser comme sanctuaire le nord de l'Irak, à majorité kurde, pour mener des attaques en sol irakien.
Depuis, Ankara a mené dans cette région de nombreux raids aériens ainsi qu'une opération terrestre en février à laquelle elle a dû couper court, sous la pression de la communauté internationale.
Le gouvernement demandera une prolongation d'un an de la mesure à son expiration.
Le PKK, qui se bat pour l'autonomie du sud-est de la Tuquie, est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, L'Union européenne et les États-Unis, qui fournissent d'ailleurs à Ankara des informations, en temps réel, sur les mouvements du PKK.
Radio-Canada.ca avec Agence France Presse, Associated Press et BBC