Le gouvernement turc parle d'une « lâche attaque qui ne restera pas sans réponse ». Les rebelles turcs du PKK n'ont eux pas confirmé avoir attaqué un poste militaire proche de la frontière irakienne, dans le sud-est de la Turquie. En tout cas, le bilan de l'accrochage entre Turcs et Kurdes est très lourd : 15 soldats turcs et 23 rebelles kurdes. Le gouvernement a organisé samedi soir une réunion d'urgence du Haut Conseil pour la lutte anti-terroriste à Ankara.
Il y avait là les principaux ministres du gouvernement dont le premier d’entre eux Tayyip Erdogan, les principaux responsables de l’armée hormis ceux de la marine et de l’armée de l’air, enfin les chefs des renseignements et de la sûreté nationale.
La réunion a duré plus d’une heure et demie et s’est clôturée sur un communiqué à la forme plutôt convenue, mais qui cache sans doute des décisions stratégiques à terme plus discrètes. On y rappelle que les attaques terroristes lâches ne suffiront pas à saper l’unité et l’indivisibilité de la nation turque, et que la lutte anti-terroriste se poursuivra en coordination avec les différents corps de l’Etat.
Riposte
Mais au-delà de cette rhétorique figée, on apprend que le président irakien Djalal Talabani, qui a appelé son homologue turc pour lui exprimer sa compassion, s’est vu vertement rappeler par Abdullah Gül sa promesse de lutter contre la présence de la rébellion kurde dans le nord de l’Irak, d’où elle lance ses attaques contre la Turquie.
Et quand le Haut Conseil pour la lutte anti-terroriste prévient de sa détermination quelles que soient les conditions, il s’agit bien d’une allusion à une riposte militaire en territoire irakien, une incursion dont le principe devrait maintenant être avalisée sans problème par le Parlement et qui est à attendre dans les toutes prochaines semaines.