Selon nos informations, le gouvernement iranien a constitué trois comités pour l'assassinat du chef kurde Abdel Rahmane Ghassemlou, a assuré Hassan Achrafi, qui s'exprimait depuis une base du mouvement en Irak, le parti étant interdit en Iran.
Le premier comité l'a planifié, le second dirigé par Ahmadinejad était chargé de le faciliter et le troisième de l'exécuter", a-t-il accusé.
Selon lui, des proches du président d'alors Akbar Hachémi Rafsandjani étaient entrés en contact avec le PDKI pour organiser une rencontre secrète avec M. Ghassemlou. Ils auraient ensuite profité de cette opportunité pour le tuer.
Du côté iranien, trois membres des services secrets étaient présents, selon ce responsable qui les identifie comme étant Haji Moustafawi, Jaafar Sahraroudi and Mansour Bzourkian.
Il a accusé Moustafawi d'avoir tué le chef kurde et un autre responsable de la rébellion Abdallah Qadiri. Dans le passé, lorsque ces accusations avaient été faites, aucun des responsables n'avait réagi.
Les autorités autrichiennes avaient affirmé samedi détenir des documents accusant le président élu d'implication dans l'assassinat de ce leader kurde.
"Un dossier concernant M. Ahmadinejad a été remis fin mai au Service de lutte contre le terrorisme, qui l'a transmis au parquet général", a déclaré à l'AFP un porte-parole du ministère, Rudolf Gollia. "Mais nous n'avons pas reçu à ce jour d'instructions pour l'ouverture d'une enquête", a-t-il ajouté.
"Il est évident qu'il s'agit d'un mensonge", avait affirmé dimanche un responsable du ministère iranien des Affaires étrangères, qualifiant d'"absurdes" ces accusations.
Le PDKI est le principal groupe rebelle kurde d'Iran.
Après l'élection surprise de M. Ahmadinejad, le 24 juin, d'anciens otages de l'ambassade des Etats-Unis à Téhéran ont d'autre part affirmé que celui-ci avait été l'un des principaux acteurs de cette prise d'otages qui avait duré 444 jours, entre 1979 et 1981.
Ces affirmations ont été démenties par plusieurs Iraniens y ayant participé ainsi que par des proches du président élu. Elles ont été qualifiées dimanche de "mensonges" par le porte-parole du ministère.
Ultraconservateur âgé de 49 ans, M. Ahmadinejad fut vétéran des unités spéciales des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique du régime.