Voiture piégée
Policiers et habitants sur le site d'un attentat à la voiture piégée à Bagdad, le 26 mars 2009
AFP | 26 mars 2009
BAGDAD — Un attentat à la voiture piégée perpétré jeudi près d'un marché d'un quartier majoritairement chiite de Bagdad a fait au moins 20 morts et 38 blessés, dont des femmes et des enfants, selon les forces irakiennes de sécurité.
Le véhicule a explosé près d'une station de bus sur la principale artère de Shaab, un quartier commerçant du nord de la capitale irakienne. Il s'agit du quatrième des attentats perpétrés en Irak en mars dont l'ampleur a ravivé les craintes sur la capacité des forces irakiennes à gérer la sécurité.
Selon des sources aux ministères de la Défense et de l'Intérieur, 20 Irakiens ont péri et 38 personnes ont été blessées.
Des restes humains jonchaient le bitume et les trottoirs tandis que plusieurs voitures ont été soufflées et calcinées dans cette artère dont l'accès était protégé par au moins deux barrages.
"Je rentrais après avoir fait mon marché quand l'explosion s'est produite. J'ai essayé de m'échapper, il y avait du feu partout", a dit Oum Hatam, une Irakienne de 45 ans, soignée dans un hôpital.
"J'ai vu des corps de femmes et d'enfants, et une dizaine de minibus calcinés", a-t-elle ajouté.
Quatre enfants et trois femmes figurent parmi les morts, selon des responsables des deux hôpitaux de Bagdad où les victimes ont été transportées.
"Je me trouvais à une cinquantaine de mètres de l'explosion, une boule de feu s'est élevée dans le ciel et ensuite je me suis réveillé à l'hôpital", a raconté Karim Ibrahim, un fonctionnaire du ministère du Pétrole qui regagnait son domicile.
Shaab, un quartier mixte au nord de Sadr City, a été le théâtre de luttes entre milices chiites, notamment l'Armée du Mahdi du leader radical Moqtada Sadr, et groupes insurgés sunnites.
Depuis le début de l'année 2008, le nombre d'attentats y a fortement baissé et les attaques y sont plus rares.
L'attaque intervient trois jours après un attentat suicide commis lors d'une cérémonie de condoléances à Jalawla, au nord-est de Bagdad. Vingt-sept personnes, essentiellement des Kurdes chiites, avaient trouvé la mort.
Dans d'autres violences jeudi, un Irakien a été tué et quatre ont été blessés dans la province riche en pétrole de Kirkouk par une mine artisanale au passage du véhicule d'une équipe de la société irakienne d'électricité, selon le général Feras al-Obeidi de la police locale.
Par ailleurs, l'imam d'une mosquée de Jalawla a été tué par des inconnus qui ont pris la fuite, selon les forces de sécurité locales.
Mercredi, le porte-parole de l'armée américaine, le général David Perkins, s'était félicité de la baisse des violences, indiquant que le nombre d'attaques en Irak avait atteint son niveau le plus bas depuis les premiers mois de l'invasion américaine en mars 2003.
Cette baisse, amorcée fin 2007, s'explique par la nouvelle stratégie de contre-insurrection de l'armée américaine et le renforcement des forces de sécurité irakiennes, même si les attentats restent presque quotidiens.
En 2007, 17.430 policiers, militaires et civils irakiens ont péri dans les violences, contre 6.772 en 2008.
Selon l'accord conclu en novembre entre l'Irak et les Etats-Unis, les soldats américains doivent quitter les villes irakiennes d'ici au 30 juin et l'ensemble du pays d'ici la fin 2011.
A la mi-mars, l'armée américaine a assuré que le retrait programmé de ses troupes des villes irakiennes n'y compromettrait pas la sécurité.