"Donnez-nous le droit à l'autodétermination", "Kirkouk est kurde" et "Mort à Jaafari", le Premier ministre chiite Ibrahim Jaafari, pouvait-on lire aussi sur les banderoles en arabe, en kurde et certaines en anglais.
"A bas Jaafari", ont scandé les manifestants, vêtus des tenues traditionnelles kurdes et portant des drapeaux kurdes.
Le rassemblement dans le centre de la ville est "un message clair au Comité de rédaction de la Constitution pour qu'il n'ignore pas les droits des kurdes", a déclaré à l'AFP l'un des organisateurs Sattar Moustapha.
Il a accusé le gouvernement de Jaafari d'avoir ignoré les demandes kurdes. "Il faut ramener les déplacés kurdes à Kirkouk et expulser les Arabes qui y ont été installés par le régime fasciste de Saddam Hussein", a-t-il ajouté.
"Nous avons lutté pour nos droits, nous avons eu des dizaines de milliers de martyrs face à la dictature et nous sommes prêts à poursuivre notre lutte pour obtenir le droit à l'autodétermination", a affirmé de son côté Shirzad Abdel Khalek, de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK, du président Jalal Talabani).
Des rassemblements similaires ont eu lieu dans les chefs-lieux des trois provinces du Kurdistan, Souleimaniyah, Erbil et Dohouk.
"Les kurdes ne font pas partie de la nation arabe mais de la grande nation kurde et, comme les autres peuples du monde, nous avons nos droits", a affirmé Bayane Mohammad, une fonctionnaire à Souleimaniyah.
"Nous avons décidé d'organiser ces manifestations pour faire entendre notre voix auprès des leaders irakiens et du monde, et pour leur dire que si une Constitution ne garantissant pas nos droits est imposée aux kurdes, nous organiserons des manifestations, allant jusqu'à la désobéissance civile", a indiqué Halcot Abdallah, l'un des meneurs du Mouvement pour le référendum (séparatiste kurde).
Ces manifestations interviennent au moment où les dirigeants politiques se trouvent engagés dans une course contre la montre pour achever, avant lundi, un projet de Constitution supposé régler entre autres le statut de Kirkouk et les rapports entre la région autonome du Kurdistan et le gouvernement central.