Il a énuméré plusieurs points exigés par cette ethnie: "l'identité de l'Irak, les frontières du Kurdistan, la question des peshmergas (combattants kurdes), les ressources naturelles et l'article 58" de la Loi fondamentale qui stipule le retour des kurdes dans la ville de Kirkouk, arabisée sous Saddam Hussein.
"Les Kurdes n'accepteront pas que l'identité de l'Irak soit islamique. Nous respectons toutes les religions, notamment l'islam car c'est la religion de la majorité mais nous n'accepterons pas l'imposition de l'identité musulmane à l'Irak", a-t-il ajouté.
Les Kurdes sont en majorité sunnites, avec un petit groupe de chiites (les faïli), mais ils refusent que l'Irak devienne un Etat théocratique comme l'Iran et ils rejettent la dissolution des peshmergas, qui ont combattu l'armée de Saddam Hussein et maintiennent l'ordre aujourd'hui au Kurdistan.
M. Barzani a rejeté également l'identité arabe de l'Etat irakien, alors que toutes les Constitutions du pays depuis 1958 stipulaient que l'Irak est partie intégrante de la nation arabe.
"Que les régions arabes de l'Irak fassent partie de la Nation arabe, mais nous n'en sommes pas partie", a-t-il lancé, en référence aux trois provinces du Kurdistan (nord).
"Nous ne ferons pas de compromis sur ces droits du peuple kurde, ni d'ailleurs sur d'autres droits concernant le peuple irakien", comme les droits de l'Homme et ceux de la femme, a dit M. Barzani.
"Les autres parties irakiennes doivent comprendre que nous avons choisi de faire encore partie de l'Irak même si notre peuple veut l'indépendance et l'autodétermination", a-t-il martelé.
"Pour cela, les autres parties irakiennes doivent répondre positivement à nos demandes", a poursuivi M. Barzani.
Cette réunion du Parlement kurde intervient à la veille d'une rencontre à Bagdad des dirigeants politiques qui doivent tenter d'aplanir les divergences concernant le texte de la nouvelle Constitution.
Cette rencontre a été demandée par le Comité de rédaction de la Constitution, dont les 71 membres n'ont pu trouver de compromis sur des questions essentielles qui portent principalement sur le fédéralisme et la place de l'islam.
Le projet de Constitution doit être présenté au Parlement irakien à la mi-août pour être débattu et adopté, avant la tenue d'un référendum populaire d'ici le 15 octobre.
M. Barzani a annoncé qu'une délégation parlementaire kurde et des représentants des partis l'accompagnera dimanche à Bagdad pour participer à la réunion.
"Nous ne prendrons pas la décision finale à Bagdad. Le Parlement du Kurdistan doit en décider et ses membres doivent se préparer à une autre séance extraordinaire", a-t-il dit.
Les 111 membres du Parlement kurde ont approuvé les propositions de M. Barzani, à l'issue de la séance qui a duré deux heures.
Le président kurde a noté qu'il était opposé à un report de l'adoption de la Constitution "car la situation ne fera que se détériorer". "Mais, conformément aux lois, nous avons le droit de la rejeter si elle ne garantit pas tous nos droits".
Selon la Loi fondamentale, en vigueur actuellement, la Constitution est rejetée si lors du référendum, les deux-tiers des électeurs de trois provinces votent contre le projet.