Samedi 3 juillet 2021 à 12h58
Qamichli (Syrie), 3 juil 2021 (AFP) — Les autorités kurdes dans le nord-est de la Syrie ont remis samedi à une délégation russe 20 orphelins ayant perdu leurs parents affiliés au groupe jihadiste Etat islamique (EI), a constaté un correspondant de l'AFP.
Après avoir proclamé en mars 2019 la chute du "califat" de l'EI en Syrie, les Kurdes réclament le rapatriement des milliers de femmes étrangères et d'enfants de jihadistes qu'ils retiennent dans des camps surpeuplés.
Samedi, "20 enfants de nationalité russe, qui se trouvaient dans le camp de Roj", ont été remis à une délégation de leur pays, ont indiqué à l'AFP le service communication du département des Affaires étrangères de l'administration semi-autonome kurde.
"Ils sont tous orphelins, ils ont entre trois et 16 ans, ils sont en bonne santé", a-t-on précisé de même source, ajoutant que plus de 200 ressortissants russes au total avaient été rapatriés grâce à la coordination avec leur pays.
Un correspondant de l'AFP à Qamichli (nord-est) a assisté à la rencontre organisée au siège du département des Affaires étrangères pour remettre les enfants à la délégation russe.
La Russie ou encore l'Ouzbékistan font partie des principaux pays à coopérer avec les Kurdes pour rapatrier leurs ressortissants.
En avril, Moscou a rapatrié 34 orphelins ayant perdu leurs parents.
Malgré les demandes répétées des Kurdes, la plupart des pays, notamment européens, rechignent à reprendre leurs citoyens. Certains, notamment la France, ont rapatrié un nombre limité de mineurs, parmi lesquels des orphelins.
Cette semaine, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avait tiré la sonnette d'alarme sur l'emprisonnement "de centaines d'enfants, principalement des garçons, certains âgés d'à peine 12 ans", dans des "prisons pour adultes, des endroits où ils n'ont pas leur place".
Reconnaissant la détention de mineurs, les autorités kurdes mettent l'accent sur la nécessité de créer une quinzaine de centres de réhabilitation à destination de ces enfants, mais fustigent l'inaction de la communauté internationale et leur manque de coopération.
La guerre en Syrie, déclenchée en 2011, s'est complexifiée au fil des ans avec l'implication de puissances étrangères et une multiplication des factions armées et de groupes jihadistes.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.