Vendredi 8 juillet 2022 à 21h42
Damas, 8 juil 2022 (AFP) — Le président syrien Bachar al-Assad s'est rendu vendredi dans la ville d'Alep, ancien bastion rebelle dans le nord du pays, pour la première fois depuis le début du conflit en 2011.
Cette visite est hautement symbolique, puisque la ville d'Alep, deuxième ville de Syrie et capitale économique, a été à partir de 2012 le théâtre de combats acharnés entre les forces gouvernementales d'une part et les factions rebelles et le groupe Etat islamique (EI) d'autre part.
La ville a finalement été reprise par le régime en 2016, avec l'aide cruciale de la Russie qui est intervenue militairement.
Dans un message diffusé sur Telegram, la présidence syrienne a affirmé que M. Assad et sa famille "se sont rendus dans la mosquée historique des Omeyyades d'Alep (...) et se sont promenés dans les souks de la vieille ville qui ont ouvert à l'occasion de l'Aïd al-Adha", la grande fête musulmane du sacrifice.
La mosquée des Omeyyades et les vieux souks, témoins du riche patrimoine historique alépin, avaient subi d'énormes dégâts pendant les combats, entre 2012 et 2016.
Plus tôt vendredi, M. Assad s'était rendu à la centrale électrique d'Alep dans l'est de la province éponyme et avait assisté à la réouverture d'une station de pompage d'eau, deux infrastructures qui avaient été détruites lors du conflit.
"La province d'Alep a davantage souffert que les autres provinces", avait indiqué la présidence, citant M. Assad. "Et aucune grande ville n'a autant souffert qu'Alep, au niveau de l'eau, de l'électricité, des services, des obus, des destructions et du terrorisme."
La remise en état totale de la centrale, l'une des plus importantes du pays, contribuerait à alimenter en électricité Alep et sa banlieue.
Il s'agit de la première visite d'Assad dans la ville et la province d'Alep depuis le début du conflit meurtrier qui a fait depuis 2011 environ 500.000 morts, dévasté les infrastructures du pays et déplacé des millions de personnes.
La bataille pour le contrôle de la ville d'Alep est considérée comme la victoire la plus importante des forces gouvernementales et le plus grand revers des factions de l'opposition qui contrôlaient les quartiers est de la ville.
Le régime n'a toutefois pas repris l'ensemble de la province, la bande frontalière avec la Turquie étant contrôlée par les Forces démocratiques syriennes, dominées par les Kurdes, d'un côté et les factions syriennes soutenues par Ankara de l'autre.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.