Samedi 12 novembre 2022 à 17h34
Paris, 12 nov 2022 (AFP) — Des militants ont appelé à manifester le mardi 15 novembre en Iran pour marquer le 3e anniversaire d'un mouvement de protestation contre la hausse du prix de l'essence lors desquelles des dizaines de personnes avaient été tuées.
Cet appel intervient alors que l'Iran est secoué par une vague de manifestations depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, arrêtée trois jours auparavant par la police des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique imposant le port du voile en public pour les femmes.
"Rassemblons-nous le 15 novembre et envahissons les autoroutes de Téhéran. Les rues nous appartiennent", indique un message partagé sur Twitter par la militante iranienne pour la défense des droits humains, Negin Shiraghaei.
L'appel a également été partagé par d'autres militants dans plusieurs villes d'Iran -Ahvaz (sud-ouest), Babol (nord), Ispahan (centre), Machhad (nord-est) et Tabriz (nord-ouest).
Le 15 novembre 2019, des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes quelques heures après l'annonce d'une réforme du mode de subvention de l'essence, censée bénéficier aux ménages les moins favorisés mais s'accompagnant d'une très forte hausse du prix à la pompe, en pleine crise économique.
Selon Amnesty International, plus de 300 personnes ont été tuées en trois jours dans la répression de ces manifestations, chiffres rejetés par Téhéran. Au moins 7.000 personnes ont été arrêtées, d'après le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme.
Les protestations contre la mort de Mahsa Amini se poursuivent en Iran malgré la répression des autorités qui a fait plus de 203 morts depuis le 16 septembre, selon un bilan de l'Iran Human Rights (IHR), une ONG basée à Oslo.
Au moins 123 autres personnes ont été tuées dans la province du Sistan-Baloutchistan (sud-est) dans des manifestations distinctes, d'après l'IHR. Parmi les victimes, plus de 90 ont péri le 30 septembre à Zahedan, chef-lieu de la province, dans la répression des protestations contre le viol d'une adolescente imputé à un gradé de la police.
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Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.