Page Précédente

Syrie: les Kurdes exhortent Moscou à empêcher une offensive terrestre turque


Mardi 29 novembre 2022 à 15h59

Qamichli (Syrie), 29 nov 2022 (AFP) — Les forces kurdes de Syrie ont demandé à la Russie de faire pression sur la Turquie, qui bombarde leurs régions dans le nord-est du pays, pour la dissuader de lancer une offensive terrestre, a affirmé leur chef mardi.

Lors d'une conférence de presse en ligne, Mazloum Abdi a cependant assuré que ses Forces démocratiques syriennes (FDS, dominées par les Kurdes) "se défendront" si la Turquie lance l'assaut.

Ankara a lancé le 20 novembre une série de raids aériens dans le nord-est de la Syrie sur des positions de combattants kurdes, membres de groupes qualifiés de "terroristes" par Ankara. Et son président Recep Tayyip Erdogan a réitéré la semaine dernière son intention d'ordonner, "le moment venu", une offensive terrestre.

M. Abdi, commandant en chef des FDS, a rencontré samedi le commandant en chef des forces russes en Syrie, le général Alexandre Chaiko, à l'aéroport militaire de Qamichli (nord-est).

"Nous leur avons demandé de faire stopper les attaques turques", a déclaré le responsable militaire kurde. Selon lui, "il est clair que les Turcs (...) se préparent" à une offensive terrestre.

Moscou, allié du régime syrien, et Washington, qui soutient les Kurdes de Syrie, ont récemment appelé Ankara "à la retenue".

Si la Turquie met ses menaces à exécution, "nous serons obligés d'élargir l'étendue de cette guerre" pour qu'elle englobe l'ensemble de la zone frontalière, a averti M. Abdi, qui a déploré la position "faible" de Washington.

Depuis le 20 novembre, environ 75 personnes ont été tuées dans les frappes turques, en majorité des combattants des FDS, ainsi qu'une dizaine de civils et des soldats syriens, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

A la faveur de la guerre en Syrie, déclenchée en 2011 et qui a morcelé le pays, les Kurdes de Syrie ont pris le contrôle d'une grande partie du nord-est, instaurant une administration autonome malgré le courroux d'Ankara.

La Russie avait joué un rôle de médiateur lors de la précédente offensive turque en 2019 et obtenu un accord en vertu duquel l'armée syrienne et des forces russes se sont déployées le long de la frontière.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.