Vendredi 27 janvier 2023 à 21h57
Paris, 27 jan 2023 (AFP) — Quatre femmes rentrées mardi d'un camp de prisonniers dans le nord-est de la Syrie ont été mises en examen vendredi à Paris et écrouées, a-t-on appris auprès du parquet national antiterroriste (Pnat).
Ces quatre femmes ont été mises en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. L'une d'entre elles l'a aussi été pour financement du terrorisme et celles qui avaient emmené leurs enfants dans la zone irako-syrienne l'ont également été pour soustraction d'un parent à ses obligations légales.
Elles ont toutes été placées en détention provisoire.
Mardi, sept autres femmes, qui étaient visées par un mandat d'arrêt, avaient déjà été mises en examen pour association de malfaiteurs terroriste et pour certaines soustraction d'un parent à ses obligations légales et incarcérées.
Au total, 15 femmes et 32 enfants, proches de jihadistes de l'organisation de l'Etat islamique (EI) qui se trouvaient dans le camp de Roj sous administration kurde, à une quinzaine de kilomètres des frontières irakienne et turque, ont été rapatriés mardi.
Parmi les 15 femmes, quatre jeunes majeures avaient été emmenées sur zone par leurs parents alors qu'elles étaient mineures.
Comme aucun élément ne permet de conclure à l'association de malfaiteurs terroriste les concernant, elles ont fait l'objet d'une prise en charge administrative ou judiciaire ordonnée par le juge des enfants, selon le Pnat.
Le rapatriement de mardi est le troisième d'ampleur, après celui du 5 juillet 2022 quand la France avait rapatrié 16 mères et 35 mineurs et celui du 20 octobre qui avait permis le retour de 15 femmes et 40 enfants.
Ces Françaises avaient été capturées lors de la chute de l'EI en 2019. Et nombre de leurs enfants sont nés dans les camps.
Les mineurs rentrés "ont été remis aux services chargés de l'aide à l'enfance et feront l'objet d'un suivi médico-social", avait précisé mardi le ministère français des Affaires étrangères.
La France a été particulièrement frappée par des attentats jihadistes, notamment en 2015, fomentés par le groupe EI. Elle avait ainsi procédé, jusqu'à l'été dernier, à des rapatriements ciblés d'orphelins ou de mineurs dont les mères avaient accepté de renoncer à leurs droits parentaux.
Mais sous le feu des critiques, elle avait dû infléchir sa politique.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.