Lundi 20 février 2023 à 10h18
Ankara, 20 fév 2023 (AFP) — Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a affirmé lundi à Ankara la disponibilité de son gouvernement à fournir des chasseurs F-16 à la Turquie, sans évoquer de calendrier pour cette question qui empoisonne depuis des années les relations bilatérales.
"L'administration Biden soutient fermement le paquet visant à moderniser les F-16 existants et à en fournir de nouveaux à la Turquie", a déclaré M. Blinken, précisant toutefois ne pas pouvoir fournir de "calendrier formel", toute vente étant conditionnée à un feu vert du Congrès américain.
La Turquie étant un "allié et partenaire de l'Otan, cela est dans notre intérêt national et dans l'intérêt (...) de l'Alliance", a ajouté le chef de la diplomatie américaine lors d'une conférence de presse avec son homologue turc Mevlut Cavusoglu.
La vente potentielle d'avions de chasse F-16 à la Turquie, promise par le président américain Joe Biden, fait l'objet d'une opposition au Congrès en raison notamment de la situation des droits humains en Turquie et du blocage turc à propos de l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan.
MM. Blinken et Cavusoglu ont sur ce dernier dossier exprimé leur divergences de vue, le responsable américain rappelant que les deux pays nordiques avaient pris des "mesures concrètes" et devaient être admis dans l'Otan "le plus rapidement possible".
"Il serait injuste de faire de l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan une condition pour les F-16", a pour sa part déclaré Mevlut Cavusoglu. "La Turquie ne doit pas avoir les mains liées", a-t-il ajouté, disant espérer que "les sanctions (américaines) soient levées le plus tôt possible".
La Turquie reproche entre autres à la Suède d'héberger des militants et des sympathisants kurdes qu'elle qualifie de "terroristes", notamment ceux du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
M. Blinken doit rencontrer lundi à Ankara le président turc Recep Tayyip Erdogan, après s'être rendu dimanche sur les lieux du séisme qui a dévasté le sud de la Turquie.
Le chef de la diplomatie américaine a annoncé cent millions de dollars d'aide supplémentaires pour la Turquie. Washington avait déjà débloqué une première tranche de 85 millions de dollars en aide humanitaire.
Il s'agit du premier déplacement du secrétaire d'Etat américain en Turquie depuis sa prise de fonctions il y a deux ans.
La Turquie a déjà versé 1,4 milliard de dollars pour une commande d'avions de combat furtifs américains F-35, jamais livrés.
L'ensemble du contrat avait été gelé par les Etats-Unis en 2019 après l'achat par Ankara du système anti-missiles russe S-400, perçu comme une menace pour le F-35. Washington avait alors exclu la Turquie de ce programme militaire de pointe.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.