Lundi 8 mai 2023 à 13h54
Paris, 8 mai 2023 (AFP) — Le septuagénaire soupçonné de l'assassinat de trois Kurdes en décembre à Paris, William Malet, connaîtra mardi la décision de la cour d'appel de Paris dans une autre affaire, l'agression en 2016 de trois cambrioleurs à son domicile, épisode-clé, selon lui, dans son obsession raciste et de ses envies suicidaires.
Ce conducteur de TGV à la retraite de 70 ans a reconnu avoir ouvert le feu, le 23 décembre, devant un centre culturel kurde de Paris, faisant trois morts et trois blessés. Mis en examen et écroué après les faits, il a expliqué son geste par sa "haine pathologique" des étrangers et par son désir de vengeance et de célébrité posthume.
L'enquête sur ces assassinats et tentatives d'assassinats à caractère raciste est en cours.
Le 21 mars, il avait comparu dans le box devant la cour d'appel de Paris pour répondre de l'agression au couteau de trois intrus surpris alors qu'il rentrait à son domicile de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), il y a sept ans.
William Malet, qui se présente comme "tireur, chasseur et collectionneur" d'armes, avait été condamné en première instance à un an de prison ferme par le tribunal correctionnel de Bobigny, en juin 2022.
Les trois cambrioleurs, deux Algériens et un Marocain âgés de 21 à 28 ans, avaient eux aussi été condamnés à la même peine.
"Une incohérence", avait estimé l'avocate générale lors de l'audience en appel, réclamant une peine beaucoup plus lourde de "quatre ans d'emprisonnement" contre William Malet.
Le retraité "donne le premier coup" et les violences de part et d'autres n'étaient "absolument pas au même niveau" avait fait valoir la représentante de l'accusation, pointant les blessures "dans les parties vitales", "dans le dos" et des "lésions de défense" pour les trois intrus.
William Malet "n'a pas eu le choix", avait au contraire argumenté son avocate, plaidant la légitime défense d'un homme persuadé que les trois jeunes gens "étaient armés".
A l'audience, il avait expliqué que sa condamnation dans ce dossier, ressentie comme "injuste", avait constitué un point de bascule pour lui, et que la confiscation de l'arsenal illégal retrouvé chez lui - allant de dagues anciennes à des fusils d'assaut - avait laissé "un grand vide" dans sa vie.
William Malet est également mis en examen pour avoir attaqué au sabre un campement de migrants à Paris en décembre 2021, blessant deux personnes dont l'une grièvement.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.