Lundi 29 mai 2023 à 18h49
Francfort (Allemagne), 29 mai 2023 (AFP) — Le chancelier allemand a annoncé lundi avoir invité à Berlin le président turc réélu Recep Tayyip Erdogan, lors d'un entretien téléphonique, avec l'objectif de redonner "un nouvel élan" à la coopération entre les deux pays.
L'Allemagne et la Turquie, tous deux membres de l'OTAN, veulent "aborder la coopération entre les deux gouvernements avec un nouvel élan" et "s'entendre sur des priorités communes à un stade précoce", a déclaré le porte-parole d'Olaf Scholz dans un communiqué.
A cette fin, le président Erdogan a été "invité à se rendre à Berlin pour une visite inaugurale", a-t-il ajouté, sans préciser de date.
Entre autres choses, les deux dirigeants "veulent travailler ensemble sur le bon développement en Méditerranée orientale, sur les décisions en cours de prise au sein de l'OTAN et sur les relations de la Turquie avec l'Union européenne", a ajouté le porte-parole allemand.
De son côté la présidence turque a indiqué que M. Erdogan avait plaidé pour que "des initiatives soient prises pour renforcer les relations bilatérales", qui ont été mises à mal ces dernières années.
Berlin a accusé à plusieurs reprises la Turquie de manquements aux règles de l'Etat de droit, en condamnant les incarcérations d'opposants au pouvoir notamment.
Concernant l'Alliance atlantique, les partenaires de l'OTAN attendent notamment avec impatience qu'Ankara approuve la candidature bloquée de la Suède pour rejoindre l'alliance de défense dirigée par les États-Unis.
M. Erdogan bloque cette candidature en accusant Stockholm d'abriter des personnalités de l'opposition turque ayant des liens présumés avec des militants kurdes interdits.
Recep Tayyip Erdogan, qui a recueilli 52,2% des voix selon un décompte quasi définitif, a été reconduit pour un nouveau mandat de 5 ans.
Il a été célébré toute la nuit par ses partisans en Turquie, mais aussi en Allemagne, où vit une importante communauté turque.
Dans ce pays, il a obtenu un score de 67% des voix au sein du collège d'environ 1,5 million de Turcs d'Allemagne appelés à voter.
Cela a suscité de vives critiques du ministre allemand écologiste de l'Agriculture Cem Özdemir, qui s'en est pris au comportement électoral des Turcs en Allemagne.
"Je m'intéresse à ce qui se passe en Allemagne, où les supporters d'#Erdogan font la fête sans avoir à répondre des conséquences de leur choix", au contraire de nombreux Turcs dans leur pays qui doivent affronter "pauvreté et absence de liberté", a twitté dimanche soir le ministre d'origine turque.
Des partisans du président réélu ont organisé des cortèges spontanés de voitures pour célébrer la victoire d'Erdogan, notamment dans l'ouest de l'Allemagne à Duisbourg et Cologne.
Le ministre s'en est aussi pris à l'influence des mosquées turques en Allemagne, sous influence du pouvoir à Ankara.
"Sommes-nous prêts à ce que l'ultranationalisme et l'islamisme soient encore plus promus dans notre pays par de nouveaux imams envoyés par Ankara", a-t-il accusé.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.