Mardi 22 août 2023 à 11h59
Paris, 22 août 2023 (AFP) — Des élus locaux, parlementaires, avocats et militants des droits humains ont adressé une lettre à l'ambassade d'Iran à Paris "pour exiger la libération immédiate des militantes féministes illégalement détenues" par Téhéran, ont-ils annoncé mardi à l'AFP.
Les signataires dont Laurence Rossignol, vice-présidente du Sénat, Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, Sandrine Rousseau, députée écologiste Nupes et Dominique Voynet, médecin et ancienne ministre, déplorent l'arrestation les 16 et 17 août derniers d'une douzaine de militantes iraniennes dans la province du Gilan (nord).
"Suspectées de se livrer à des activités troublant l'ordre public, elles encourent de lourdes peines, et cela, uniquement pour leurs combats en faveur de l'égalité et pour les droits inaliénables des femmes", écrivent-ils.
"Ces arrestations interviennent tandis qu'une vague inédite de répression sévit à l'encontre des militant(e)s des droits humains, et en particulier, de militantes féministes, à l'approche de la date anniversaire de la mort de Jina Mahsa Amini pour un voile mal porté", ajoutent-ils.
La mort en détention en septembre 2022 de cette jeune femme kurde pour avoir prétendument violé les règles vestimentaires imposées aux femmes, avait déclenché des semaines de manifestations sans précédent, qui ont été durement réprimées.
Des centaines de personnes, dont des membres des forces de sécurité, ont été tuées. Des milliers de manifestants ont également été arrêtés, accusés par les autorités de participer à des "émeutes" fomentées par les pays occidentaux.
"Par la présente, nous appelons à la libération immédiate des militantes féministes illégalement détenues et plus largement de l'ensemble des prisonnier-e-s d'opinion incarcéré-e-s dans tout le pays", demandent les signataires de la lettre, datée du 20 août et adressée au chargé d'affaires de l'ambassade d'Iran à Paris.
Ils rappellent par ailleurs que "nul ne peut être inquiété pour ses opinions" et que la liberté d'expression est garantie "par les stipulations du pacte international des droits civils et politiques dont la République islamique d'Iran est signataire".
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.