Jeudi 26 octobre 2023 à 11h24
Erbil (Irak), 26 oct 2023 (AFP) — Dix membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, kurde turc), ont été tués dans des frappes nocturnes menées "par des avions et des drones turcs" sur plusieurs sites du Kurdistan irakien, ont annoncé jeudi les autorités de cette région du nord de l'Irak.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé il y a deux semaines que la Turquie allait "continuer d'intensifier" ses frappes aériennes en Syrie et en Irak contre le PKK, organisation qu'Ankara et ses alliés occidentaux considèrent comme "terroriste".
Cette annonce faisait suite à l'attentat suicide qui a blessé deux policiers à Ankara le 1er octobre et que le PKK a revendiqué.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, "neuf combattants du PKK ont été tués dans une série de frappes aériennes menées par des avions de guerre et des drones turcs" dans la province d'Erbil, ont indiqué les services antiterroristes du Kurdistan d'Irak dans un communiqué.
Un dixième membre du PKK a été tué dans un "bombardement sur plusieurs sites" de l'organisation dans la province de Dohuk, selon la même source qui évoque trois blessés.
L'armée turque commente rarement ses frappes en Irak, mais elle mène régulièrement des opérations militaires terrestres et aériennes contre le PKK et ses positions dans le nord de l'Irak, au Kurdistan autonome ou dans la région montagneuse du Sinjar.
La Turquie a installé depuis 25 ans plusieurs dizaines de bases militaires au Kurdistan irakien pour lutter contre le groupe, qui dispose également de bases-arrières dans cette région.
De longue date, Bagdad et le Kurdistan d'Irak sont accusés de détourner le regard sur les bombardements turcs pour préserver l'alliance stratégique les unissant à la Turquie, partenaire commercial incontournable. Même si régulièrement des communiqués viennent condamner du bout des lèvres une violation de la souveraineté irakienne et les répercussions pour les civils.
A l'été 2022, des frappes d'artillerie imputées à Ankara contre une aire de loisirs ont tué neuf personnes, principalement des vacanciers venus du sud de l'Irak. La Turquie a nié toute responsabilité et accusé le PKK.
Fin juillet, les services du Premier ministre irakien, Mohamed Chia al-Soudani, avaient évoqué une "visite à venir" en Irak de Recep Tayyip Erdogan, un déplacement dont la date exacte n'a pas été dévoilée.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.