Dimanche 31 decembre 2023 à 18h45
Erbil (Irak), 31 déc 2023 (AFP) — Une base des forces armées du Kurdistan irakien a été visée dans la nuit par "deux attaques de drones" non revendiquées, ont indiqué dimanche les autorités locales kurdes qui pointent du doigt des "éléments hors-la-loi financés" par Bagdad.
Ces attaques interviennent au moment où les forces américaines et celles de la coalition internationale antijihadistes déployées en Irak sont visées par des attaques lancées par "la Résistance islamique en Irak".
Dans l'après-midi de dimanche, cette nébuleuse de combattants issus de groupes armés pro-iraniens a revendiqué une nouvelle tentative d'attaque de drone visant, elle, des troupes de la coalition internationale stationnées à l'aéroport d'Erbil, capitale de la région autonome du Kurdistan.
Le "drone piégé a été abattu", ont précisé les services antiterorristes de cette région du nord de l'Irak.
Les attaques de samedi soir ont visé un quartier général des peshmergas, alliés de la coalition antijihadistes dirigée par les Etats-Unis, dans le district de Salaheddine de la province d'Erbil et ont uniquement causé des "dégâts matériels", a rapporté le gouvernement du Kurdistan dans un communiqué.
Elles se sont produites samedi soir "vers 23h45 (20h45 GMT) au moyen de deux drones", a précisé la même source.
- "Acte dangereux" -
Le gouvernement local a accusé des "éléments hors-la-loi" d'avoir mené les attaques "avec l'aide et le soutien de mercenaires", fustigeant un "acte dangereux".
Ces éléments, a-t-il encore affirmé, "sont financés par le gouvernement fédéral" de Bagdad, avec lequel le Kurdistan entretient des relations tendues.
Le Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani "doit prendre des mesures efficaces pour dissuader ces groupes et les rendre responsables", a écrit le chef du gouvernement local du Kurdistan, Masrour Barzani, sur X (anciennement Twitter), sans désigner nommément les factions auxquelles il fait allusion.
Dans la foulée, M. Soudani a "ordonné l'ouverture d'une enquête approfondie sur cette attaque criminelle", en coordination avec les services de sécurité du Kurdistan irakien, a indiqué son service de presse.
Le gouvernement irakien est soutenu par des parti pro-iraniens, dont certains sont la vitrine politique de factions du Hachd al-Chaabi, d'anciens paramilitaires proches de Téhéran désormais intégrés aux troupes régulières.
Jusqu'à présent, Washington a dénombré plus d'une centaine d'attaques contre ses forces en Irak et en Syrie depuis le 17 octobre, dix jours après le déclenchement de la guerre à Gaza, selon un décompte rapporté par un responsable militaire américain.
La plupart de ces attaques ont été revendiquées par la "Résistance islamique en Irak". Ces factions s'opposent au soutien américain à Israël dans sa guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza, qui a débuté par une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.