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Iran: deux journalistes apparues sans voile à leur sortie de prison vont être poursuivies


Lundi 15 janvier 2024 à 11h29

Téhéran, 15 jan 2024 (AFP) — La justice iranienne a annoncé lundi son intention de poursuivre deux journalistes pour être apparues sans le voile obligatoire en public dans la République islamique après avoir été libérées de prison la veille.

Des photos ont été diffusées dimanche sur les réseaux sociaux montrant Niloufar Hamedi, 31 ans, et Elaheh Mohammadi, 36 ans, posant tête nue à la sortie de la prison d'Evin, à Téhéran, où elles ont été détenues pendant près de 17 mois pour avoir contribué à rendre publique la mort en détention de Mahsa Amini en 2022.

"Une nouvelle plainte a été déposée devant le tribunal révolutionnaire de Téhéran" contre les deux journalistes "après la publication de leurs photos sans voile", et donnera lieu à des poursuites, a annoncé l'agence judiciaire Mizan Online.

Les deux journalistes avaient été arrêtées pour avoir couvert le décès, le 16 septembre 2022, de Mahsa Amini, une Kurde de 22 ans interpellée à Téhéran par la police des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire de la République islamique imposant notamment aux femmes le port du voile en public. Ce décès avait été le point de départ d'un vaste de mouvement de contestation dans le pays.

Mme Mohammadi, reporter de Ham Mihan, a été condamnée en 2023 à une peine de six ans de prison pour collaboration avec les Etats-Unis, cinq ans pour complot contre la sécurité du pays et un an pour propagande contre la République islamique.

Mme Hamedi, photographe du journal Shargh, a été condamnée de son côté à une peine de sept ans de prison pour coopération avec les Etats-Unis, cinq ans de prison pour complot contre la sécurité du pays et un an pour propagande contre la République islamique.

Elles ont été libérées en échange du paiement d'une caution de 100 milliards de rials (environ 170.000 euros), chacune dans l'attente de leur procès en appel, selon Mizan Online.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.