Mardi 17 decembre 2013 à 16h47
PARIS, 17 déc 2013 (AFP) — La cour d'appel de Paris a prononcé mardi des peines allant jusqu'à sept ans de prison à l'encontre de 15 prévenus reconnus coupables d'association de malfaiteurs et financement d'une entreprise terroriste, le DHKP-C, groupe d'extrême gauche turc proche de la cause kurde.
Les peines, qui vont de deux ans de prison dont six mois avec sursis à sept ans d'emprisonnement, sont globalement conformes à celles prononcées le 20 décembre 2012 par le tribunal correctionnel de Paris. Deux prévenus ont vu leur peine allégée en appel.
Si en première instance, le tribunal avait relaxé les prévenus du chef de financement d'une entreprise terroriste, la cour a quant à elle jugé que ce délit était bien constitué.
La décision a été accueillie dans le calme, contrairement au jugement du tribunal correctionnel, qui avait été suivi d'une échauffourée entre des proches des prévenus et les gendarmes à la sortie de la salle d'audience.
Parmi les 15 condamnés figure Ilker Alcan, considéré comme le chef en France du Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C), interdit en Turquie et inscrit sur la liste des organisations terroristes de l'Union européenne.
Selon Me Thibaut Rouffiac, qui défend un homme présenté comme le numéro 2 du DHKP-C en France, son client et M. Alkan ne s'étaient pas présentés lors du jugement de première instance.
Ils font l'objet d'un mandat d'arrêt international.
Les prévenus ont été condamnés pour avoir récolté des fonds, en organisant en région parisienne avec cette association des manifestations culturelles ou commémoratives ou des ventes de magazines, fonds ensuite envoyés en Turquie.
L'un des avocats de la défense, Me Julien Pignon, a jugé la décision de la cour d'appel "incompréhensible", expliquant que dans un dossier similaire, mais concernant le PKK, la cour a prononcé il y a quelques mois des peines de prison avec sursis.
Il était selon lui question dans ce dossier de millions d'euros, tandis que celui qui a été jugé mardi porte sur des dizaines de milliers d'euros.
Rappelant que l'enquête avait pu déterminer que les fonds étaient envoyés en Allemagne, sans pouvoir aller au delà, Me Rouffiac a estimé que la cour a "peut-être" retenu le délit de financement d'une entreprise terroriste pour justifier "des peines lourdes".
Il a par ailleurs estimé que les prévenus sont "complètement intégrés" et que les faits qui leur sont reprochés à la plupart d'entre eux sont "modérés" et anciens.
Le DHKP-C est considéré comme responsable de nombreux attentats meurtriers en Turquie.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.