Page Précédente

Accord de coopération militaire renforcée Turquie-Irak face au PKK


Jeudi 15 août 2024 à 19h08

Istanbul, 15 août 2024 (AFP) — La Turquie a annoncé jeudi un accord de coopération militaire avec l'Irak avec l'installation de centres de commandement et d'entrainement communs contre les combattants du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), que Bagdad a décidé d'interdire en tant que parti.

"Nous allons porter notre coopération au plus haut niveau grâce aux centres de commandement et d'entrainement communs inclus dans notre accord", a indiqué le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan, après une entretien à huis clos à Ankara avec son homologue irakien Fouad Hussein.

Selon son ministère, "un centre conjoint de coordination sécuritaire est en cours de création à Bagdad" et, parallèlement, "un centre conjoint de formation et de coopération est formé à Bashiqa" près de Mossoul, dans le nord de l'Irak.

M. Fidan, qui s'exprimait lors d'une déclaration à la presse au côté de M. Hussein, a salué un "accord historique" et noté "une sensibilisation croissante de l'Irak sur le PKK".

Pour le ministre irakien, "la présence d'éléments du PKK à Qandil, Mahmur et Sindjar (nord) est un danger pour la région du Kurdistan et d'autres villes irakiennes. Elle menace aussi la société irakienne". "Aussi le gouvernement irakien a décidé d'ajouter le PKK à la liste des partis interdits", a-t-il poursuivi.

Il a précisé que "le camp de Bashiqa sera transformé en camp d'entrainement irakien sous la responsabilité des forces armées irakiennes" et qu'une "commission conjointe permanente sera installée en Turquie".

"La coopération entre la Turquie et l'Irak a atteint une niveau élevé, il s'agit d'une avancée historique" a-t-il insisté soulignant que la notion de "sécurité" concernait également les questions de l'eau, des échanges commerciaux, l'énergie, les transports et l'agriculture notamment, alors que l'utilisation des deux grands fleuves de Mésopotamie, le Tigre et l'Euphrate, qui prennent tous deux leur source en Turquie, est source de tensions récurrentes entre les deux pays.

"Nous avons évoqué le combat contre les organisations terroristes de part et d'autre de nos frontières, contre la contrebande et les migrations illégales" a-t-il encore précisé.

L'armée turque mène de fréquentes opérations le long de la frontière et en territoire irakien pour traquer les combattants du PKK,qu'Ankara considère comme une organisation terroriste, de même que les Etats-Unis et la plupart des pays occidentaux.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.