Lundi 9 decembre 2024 à 17h39
Paris, 9 déc 2024 (AFP) — Après la chute de Bachar al-Assad en Syrie, plusieurs déclarations passées de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen, jugées conciliantes envers le régime, ont refait surface, charriant un flot de critiques chez leurs opposants.
L'eurodéputé Place publique Raphaël Glucksmann a vivement dénoncé lundi sur France 2 "les commentaires des gens qui n'ont jamais rien dit pour condamner les crimes de Bachar, qui ont tout fait pour les excuser, je pense au Rassemblement national et à une partie de la gauche", citant notamment "Jean-Luc Mélenchon et d'autres".
Il a fustigé ceux "qui ont mis en doute et relayé la propagande de Bachar al-Assad, mis en doute le gazage des enfants de la Goutha" et qui disent "soudainement être extrêmement inquiets pour l'avenir de la Syrie (...). Ils devraient avoir honte aujourd'hui".
La veille, le leader insoumis avait publié un message sur X, se voulant sans équivoque sur sa condamnation de Bachar al-Assad: "Je me réjouis à 100% de la chute du régime d'al-Assad en Syrie. Je me méfie à 100% des nouveaux maîtres du pays. J'espère à 100% que des élections libres sous contrôle international redonnent aux Syriens leur pouvoir démocratique".
Mais sur le même réseau social, plusieurs internautes ont déterré les positions passées de M. Mélenchon.
Comme la députée européenne Nathalie Loiseau (Horizons), qui a publié dimanche la capture d'un article de presse datant d'octobre 2019, rappelant des déclarations de M. Mélenchon qui exhortait alors la France à "aider" l'armée syrienne à "défendre son pays contre l'invasion de l'armée d'Erdogan et de leur supplétif jihadiste".
"Désolée mais on n'oubliera pas", lui a répondu Mme Loiseau.
Dans un billet sur son blog, Jean-Luc Mélenchon déplore "les propos ressortis" par Mme Loiseau pour lui faire dire "autre chose que ce qu'il disait", affirmant qu'il "n'appelait pas Emmanuel Macron à +aider+ Bachar al-Assad mais à défendre nos alliés kurdes contre une agression".
Ce dernier a rappelé plusieurs de ses déclarations publiques contre le président syrien ces dernières années, comme celle-ci sur Twitter le 19 février 2012: "Bachar al-Assad doit partir ; mais méfions-nous des solutions purement militaires".
Mme Loiseau, rapporteure permanente du Parlement européen sur la Syrie, a également repartagé sur X une vidéo datant de 2015 de Marine Le Pen, dans laquelle elle refuse de qualifier de "barbare" Bachar al-Assad, "terme facile qui n'a aucun sens", selon ses mots, préférant parler de "dirigeant autoritaire".
Lors de cette interview sur LCP, la figure du Rassemblement national (RN) mettait également en doute le nombre de victimes imputées au régime du président déchu ainsi que l'utilisation d'armes chimiques contre les populations civiles.
"Imaginez où Marine Le Pen entraînerait la France si elle venait au pouvoir", a relevé Mme Loiseau.
Contrairement à Jean-Luc Mélenchon, Mme Le Pen n'a fait aucune déclaration sur le renversement de Bachar al-Assad. Jordan Bardella, le président du RN, a cependant qualifié dimanche de "catastrophe" la chute du président syrien, sur France 3, estimant "possible" que la France paye "les conséquences de cette prise de pouvoir des fondamentalistes islamistes par des flux migratoires importants".
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.