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Berlin condamne des sanctions iraniennes contre les médias européens


Mercredi 26 octobre 2022 à 17h20

Berlin, 26 oct 2022 (AFP) — Berlin a condamné mercredi des sanctions de Téhéran contre plusieurs médias européens, notamment allemands, et annoncé vouloir encore durcir ses relations avec l'Iran en réponse à la répression du mouvement de protestation en cours depuis la mort de Mahsa Amini.

"Sanctionner les médias libres montre une fois de plus comment l'Iran réprime les droits internationalement reconnus à la liberté de la presse et à la liberté d'expression", a déploré la diplomatie allemande dans un tweet.

En riposte aux récentes sanctions de l'UE contre des responsables iraniens, Téhéran a annoncé mercredi des sanctions contre huit institutions et douze individus basés en Europe.

Figurent notamment dans cette liste les éditions en persan de la Deutsche Welle et de Radio France international.

"Il ne peut y avoir de +On continue ainsi+ dans les relations bilatérales avec un Etat qui traite ses propres citoyens avec un tel mépris", a souligné la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock dans un communiqué distinct.

A ce titre, et en plus des sanction européennes, "les visas nationaux ne seront désormais délivrés aux titulaires de passeports diplomatiques et de service que dans la mesure du nécessaire".

"Des restrictions d'entrée supplémentaires" sur le territoire allemand seront également imposées aux membres d'organisations iraniennes figurant sur la liste de sanctions de l'UE, ajoute la ministre.

Les contacts économiques déjà limités doivent être encore plus restreints, notamment en ce qui concerne les relations bancaires ou dans le domaine de l'énergie.

La situation en Iran devient de plus en plus dangereuse pour les ressortissants allemands, souligne Berlin.

Selon le ministère des Affaires étrangères, plusieurs citoyens allemands, ayant souvent la double nationalité iranienne, sont détenus dans ce pays.

Une porte-parole du ministère a indiqué mercredi que leur nombre se situait "dans le milieu" d'une fourchette entre un et dix, sans pouvoir préciser si et dans quels cas la détention était liée aux troubles en cours.

Comme le régime de Téhéran ne reconnaît pas la double nationalité, "cela signifie que les Iraniens ne traitent pas ces personnes comme des citoyens allemands mais comme des citoyens purement iraniens, ce qui, entre autres, rend l'assistance consulaire plus difficile", a noté cette porte-parole lors d'une conférence de presse régulière.

L'Iran est secoué par des protestations depuis la mort le 16 septembre de la jeune Kurde iranienne Mahsa Amini, décédée trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des moeurs.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.