Page Précédente

Berlin met en garde contre une guerre entre la Turquie et les forces kurdes de Syrie


Lundi 23 decembre 2024 à 15h16

Berlin, 23 déc 2024 (AFP) — La cheffe de la diplomatie allemande a mis en garde lundi la Turquie contre un durcissement de son conflit avec les unités kurdes dans le nord de la Syrie, après la chute du dictateur Bachar al-Assad.

Une guerre de la Turquie contre les Kurdes en Syrie "ne doit pas avoir lieu", a affirmé Annalena Baerbock à la radio allemande Deutschlandfunk.

"Cela n'aiderait personne" si le mouvement jihadiste État islamique (EI) "profitait d'un conflit" entre la Turquie et les Kurdes, a-t-elle souligné, ajoutant que "ce serait un danger pour la sécurité de la Syrie, mais aussi pour la Turquie et pour nous, l'Europe".

Cette déclaration intervient alors que le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé vendredi à "éradiquer" les organisations terroristes en Syrie, en citant l'EI et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Depuis la chute de Bachar al-Assad le 8 décembre, Ankara soutient une offensive de groupes armés contre les forces kurdes qui contrôlent une partie du nord de la Syrie.

Ankara considère les Forces démocratiques syriennes (FDS), un groupe dirigé par les Kurdes et soutenu par les États-Unis, comme une extension de son ennemi juré, le PKK.

Les FDS sont "essentielles" pour empêcher un résurgence de l'EI en Syrie, avait de son côté affirmé mi-décembre le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.

La ministre allemande a rappelé que ce sont notamment les Kurdes qui ont fait reculer "les terroristes de l'EI" qui avaient perpétré de "terribles massacres" en Syrie.

La situation actuelle "ne doit pas être utilisée pour que les Kurdes soient à nouveau chassés, pour qu'il y ait à nouveau de la violence", a-t-elle insisté.

Des affrontements ont eu lieu dimanche entre factions proturques et les FDS dans la zone de barrage de Tichrine sur l'Euphrate, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

L'ONG a aussi fait état de la mort d'une femme et de son enfant dans un "bombardement d'artillerie par des factions proturques" dans la campagne de Kobané, dans le nord de la Syrie.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.