Mardi 30 janvier 2024 à 15h32
Paris, 30 jan 2024 (AFP) — Les entreprises et commerces ont fermé leurs rideaux mardi dans plusieurs villes kurdes de l'ouest de l'Iran, dans une grève générale de protestation contre l'exécution la veille de quatre Kurdes accusés de collaboration avec Israël, ont indiqué des ONG et des activistes.
Arrêtés en 2022, les quatre hommes ont été pendus lundi, malgré la campagne menée en leur faveur par des organisations de défense des droits humains, qui avaient qualifié leur procès d'inéquitable.
Hengaw, une ONG basée en Norvège, et le Réseau kurde des droits humains, basé en France, ont publié des images montrant les magasins fermés dans les centres des villes de Kermanshah, Saqez et Sanadaj.
La grève est observée dans une douzaine de villes, selon Hengaw, qui mentionne des coupures d'internet et des hélicoptères survolant la zone.
La grève est un "succès total", a écrit sur X Abdullah Motahadi, secrétaire général du parti kurde Komala, interdit par Téhéran et qui revendique une plus grande autonomie pour la minorité kurde d'Iran.
Les médias iraniens n'ont pas fait état de cette mobilisation.
La région kurde d'Iran a été très active dans le mouvement de protestation qui a secoué le pays depuis la mort de la jeune kurde iranienne Mahsa Amini, décédée en septembre 2022 après son arrestation par la police des moeurs pour non respect du strict code vestimentaire islamique.
Joanna Taimasi, la veuve de Mohsen Mazloum, l'un des quatre hommes exécutés lundi, a indiqué sur X que les autorités iraniennes avaient refusé de rendre les corps aux familles et que les dépouilles seraient enterrées "en un lieu indéterminé".
Bayan Azimi, dont le mari Pejman Fatehi a été également pendu, a raconté sur Instagram qu'elle avait coupé la mèche de cheveu que son fils se faisait pousser en attendant la libération de son père.
Les quatre hommes avaient été arrêtés le 23 juillet 2022 alors qu'ils préparaient une opération contre un centre du ministère de la Défense à Ispahan, grande ville du centre de l'Iran, pour le compte du Mossad, selon les autorités judiciaires iraniennes.
Amnesty International les a qualifiés de "dissidents kurdes iraniens" et dénoncé un "procès secret manifestement inéquitable".
Leur exécution est survenue dans un contexte de recrudescence des pendaisons en Iran, où, selon les ONG, deux personnes ont été exécutées par jour en moyenne en janvier.
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Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.