Dimanche 16 octobre 2022 à 19h17
Téhéran, 16 oct 2022 (AFP) — Le président iranien, Ebrahim Raïssi, a accusé dimanche son homologue américain d'"inciter au chaos", après le soutien apporté par Joe Biden aux protestations déclenchées en Iran contre la mort de Mahsa Amini il y a un mois.
Les manifestations se poursuivent en Iran depuis le décès le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans morte trois jours après son arrestation par la police des moeurs à Téhéran pour avoir, selon celle-ci, enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique pour les femmes, prévoyant notamment le port du voile.
Des dizaines de personnes, principalement des manifestants mais aussi des membres des forces de sécurité, ont été tuées lors des rassemblements, qualifiés d'"émeutes" par les autorités. Des centaines d'autres ont été arrêtées.
Vendredi, Joe Biden a déclaré être "au côté des citoyens, des courageuses femmes d'Iran", se disant "sidéré" par les manifestations.
Les femmes "doivent pouvoir porter ce qu'elles veulent porter, bon Dieu", a-t-il ajouté. "L'Iran doit mettre fin à la violence contre ses propres citoyens qui exercent simplement leurs droits fondamentaux".
Les femmes doivent notamment porter le voile en public en Iran.
"Les propos du président américain, qui se permet d'inciter au chaos, à la terreur et à la destruction dans un autre pays, rappellent les mots éternels du fondateur de la République islamique (l'ayatollah Rouhollah Khomeiny, NDLR), qui avait appelé l'Amérique le grand satan", a rétorqué M. Raïssi, selon un communiqué de la présidence.
"La conspiration de l'ennemi doit être contrée par des mesures efficaces pour résoudre les problèmes des gens", a-t-il lancé.
Plus tôt dans la journée, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a affirmé que rien ne pouvait ébranler son pays, se référant à la déclaration de M. Biden.
"L'Iran est très fort pour que sa volonté puisse être ébranlée par les ingérences d'un politicien fatigué après des années d'échecs", a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, sur l'application Instagram.
"Nous défendrons l'indépendance de l'Iran. Et certainement un autre échec s'ajoutera à vos précédents échecs", a-t-il dit à l'adresse de M. Biden.
Les Etats-Unis ont annoncé le 6 octobre des sanctions économiques contre sept hauts responsables iraniens pour leur rôle dans la répression des manifestations, après une première salve de sanctions annoncée le 22 septembre contre la police des moeurs iranienne et plusieurs responsables de la sécurité.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.