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De nouvelles opérations contre le PKK en Irak si nécessaire (armée turque)


Lundi 3 mars 2008 à 17h23

ANKARA, 3 mars 2008 (AFP) — La Turquie mènera de nouvelles opérations contre les rebelles kurdes retranchés dans le nord de l'Irak quand elle le jugera nécessaire, a affirmé lundi le général commandant l'état-major de l'armée turque Yasar Büyükanit.

Le général Büyükanit a déclaré à un groupe de journalistes à Ankara que l'opération menée du 21 au 29 février contre les bases des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans la zone de Zap, proche de la frontière turque, avait été un "énorme succès".

"Nous devions leur (le PKK) donner une leçon et nous l'avons fait", a-t-il dit. "Nous avons d'autres leçons à donner. D'autres opérations seront menées quand ce sera nécessaire. Ceci n'était qu'une étape dans la lutte contre le terrorisme", a-t-il dit.

"L'incursion a surpris (le PKK) - nous allons les surprendre à nouveau", a-t-il ajouté.

Le général a réfuté avec colère comme "une attaque non seulement contre l'armée, mais aussi contre la Turquie" les allégations affirmant que l'incursion avait été brusquement interrompue sous la pression de Washington.

"Ni l'Amérique, ni personne à l'intérieur (en Turquie) ne nous a dit, 'arrêtez l'opération'", a assuré le général. "Si quelqu'un peut prouver qu'il y a eu une pression américaine, je retirerai mon uniforme".

Le repli des troupes turques a été annoncé au lendemain d'un appel du président américain George W. Bush à un retrait "le plus vite possible", un message réitéré au même moment à Ankara par le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, suscitant des interrogations sur le rôle de Washington.

M. Büyükanit a indiqué que l'opération ne visait que les "principales bases opérationnelles du PKK dans la région de Zap", abritant selon lui quelque 300 rebelles, dont 240 ont été abattus.

"Nous avons transformé les désavantages en avantages", a-t-il dit, décrivant des conditions de combat difficiles, principalement de nuit, sur un terrain accidenté, dans une neige épaisse et par des températures inférieures à zéro.

Toute l'opération a été menée à pied, "généraux et colonels inclus", a expliqué le général, faisant remarquer que les conditions météorologiques avaient rendu inopérantes les mines activées à distance, principale arme des rebelles.

Parmi les objectifs de l'opération terrestre figurait la volonté de "montrer nos capacités à nos amis et nos ennemis et, plus important, de réduire à néant les espoirs de succès des terroristes" en portant le combat sur leur propre terrain, dans les pires conditions possibles, a-t-il commenté.

Le chef d'état-major a souligné que les armes seules ne résoudraient pas la question kurde, tandis que le chef de l'armée de terre, le général Ilker Basbug, évoquait un "cercle vicieux" entraînant les jeunes kurdes vers les rangs du PKK.

"Il y a deux principales raisons pour lesquelles ces pauvres jeunes s'engagent: la propagande efficace, plus le chômage et la pauvreté", a déclaré M. Basbug.

"Si les mesures économiques (en faveur du sud-est anatolien, peuplé en majorité de Kurdes) atteignent ces jeunes alors que nous poursuivons des mesures militaires efficaces, la lutte contre le terrorisme parviendra à son terme plus rapidement", a-t-il poursuivi.

Le général Basbug a évalué le nombre de rebelles du PKK retranchés dans le nord de l'Irak à "entre 2.320 et 2.640, dont on doit déduire 240".

"Les autres sont encore là-bas", a-t-il ajouté.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.