Samedi 12 novembre 2022 à 18h20
Paris, 12 nov 2022 (AFP) — Des dissidentes iraniennes ont salué samedi leur rencontre jugée "sans précédent" avec le président français, appelant Paris à prendre des mesures concrètes contre la République islamique.
Emmanuel Macron avait reçu vendredi à Paris, en marge du Forum de la paix, quatre militantes iraniennes, dont il avait salué la "révolution qu'elles sont en train de conduire".
"La rencontre a été très importante. En 43 ans (depuis la révolution islamique de 1979 ndlr), pas un dissident iranien n'avait rencontré de président français sous un statut officiel", a indiqué Ladan Boroumand, cofondatrice du groupe de défense des droits de l'Homme basé à Washington, Abdorrahman Boroumand Center.
"C'était sans précédent", a-t-elle estimé. "Ce qui compte, le plus c'est l'impact psychologique de la reconnaissance de la légitimité du combat actuel en Iran. Nous devons pousser le gouvernement à agir".
Selon l'Elysée, la délégation était composée de Masih Alinejad, une militante iranienne basée à New York qui encourage les femmes iraniennes à protester contre l'obligation du port du voile, Shima Babaei, qui se bat pour avoir des informations sur son père dont elle est sans nouvelles, Ladan Boroumand ainsi que Roya Piraie.
Les dissidentes ont présenté une liste de requêtes aux autorités françaises, dont le rappel de l'ambassadeur de France en Iran et la mise en place de sanctions contre les responsables de la répression des manifestations.
Au moins 326 manifestants ont été tués dans la répression du mouvement de contestation qui secoue l'Iran depuis septembre, affirme Iran Human Rights, une ONG basée à Oslo.
Le pays est le théâtre de manifestations depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, arrêtée trois jours plus tôt par la police des moeurs pour avoir enfreint le strict code vestimentaire de la République islamique.
"Le président Macron a reconnu la révolution iranienne et c'est une décision réellement historique", a déclaré à l'AFP Masih Alinejad. "Il est temps de se tenir du bon côté de l'Histoire et pour des valeurs universelles".
Emmanuel Macron avait affirmé mi-octobre que la France se tenait "aux côtés" des manifestants iraniens. Téhéran avait dénoncé une "ingérence".
Mais les opposants à Téhéran avaient aussi critiqué la décision de Macron de rencontrer le président iranien Ebrahim Raïssi, en marge de l'assemblée générale de l'ONU en septembre.
Il espérait notamment relancer les discussions pour raviver l'accord de Vienne de 2015 sur le programme nucléaire iranien.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.