Vendredi 16 septembre 2022 à 11h08
La Haye, 16 sept 2022 (AFP) — Un réseau de criminels qui utilisait des avions privés dans le trafic de migrants a été démantelé, accusé de trafic d'être humains, fraude documentaire et blanchiment d'argent, ont annoncé vendredi Europol et Eurojust.
Cinq suspects ont été arrêtés le 13 septembre en Belgique et en Italie. Deux avions ont également été saisis, ont précisé les agences, toutes deux basées à La Haye, dans un communiqué.
"Les migrants, principalement irakiens et iraniens d'origine kurde, sont montés à bord d'avions privés en Turquie munis de faux passeports diplomatiques", ont raconté Europol et Eurojust.
"Cependant, les destinations officielles des voyages (généralement les Caraïbes) n'ont jamais été atteintes", ont-elles poursuivi.
Lors des escales dans différents aéroports européens, notamment en Autriche, en France et en Allemagne, les migrants sont descendus de l'avion, se sont débarrassés de leurs faux passeports et ont systématiquement demandé l'asile, selon les agences.
Les suspects ont facturé jusqu'à 20.000 euros par personne faisant l'objet d'un trafic. Entre octobre et décembre 2020, au moins cinq opérations de contrebande ont eu lieu dans cinq pays européens différents, estiment les agences.
Outre le trafic de migrants et la falsification de documents d'identité, le réseau est également soupçonné d'avoir émis de faux chèques et d'avoir escroqué des compagnies aériennes dans le but de construire sa propre flotte.
Sept perquisitions ont été effectuées lors d'une journée d'action le 13 septembre - une en Belgique et six en Italie - ont raconté Europol et Eurojust, menant notamment à la saisie de deux avions, 80.000 euros, et de matériel pour falsifier des documents d'identité ont été saisis. 173.000 euros ont été gelés en Italie.
Les autorités autrichiennes, belges, allemandes, françaises et italiennes et américaines ont participé à l'opération, avec le soutien des agences.
Eurojust, l'agence judiciaire européenne, a soutenu les autorités impliquées par la mise en place et le financement d'une équipe commune d'enquête (ECE) en juin 2021, l'organisation de réunions de coordination et l'affectation d'un analyste et un spécialiste.
Europol, agence de l'Union européenne pour la coopération policière, a facilité l'échange d'informations opérationnelles, et fourni un soutien analytique et financier.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.