Samedi 3 decembre 2011 à 16h06
LONDRES, 3 déc 2011 (AFP) — Près de 3.000 "crimes d'honneur" ont été recensés par la police en Grande-Bretagne l'an dernier, selon des chiffres communiqués samedi par une association de défense des femmes kurdes et iraniennes.
Selon l'association IKWRO (Iranian and Kurdish Women's Rights Organisation) qui s'est procurée auprès des forces de l'ordre les statistiques de 39 unités de police sur 52, 2.823 agressions ont été commises en 2010 contre des femmes, sous prétexte de "venger l'honneur d'une famille". Ces attaques ont été particulièrement nombreuses à Londres.
Les "crimes d'honneur" peuvent consister en des coups, des mutilations, des agressions par jets d'acide et peuvent aller jusqu'à des enlèvements et des meurtres.
La police londonienne a répertorié à elle-seule 495 agressions de ce type.
Même si ce recensement n'est pas complet, "c'est la première fois qu'une estimation nationale est disponible", a souligné l'association qui juge le nombre de ces affaires "très significatif, surtout si l'on considère tous les abus que subissent les victimes avant de demander de l'aide".
D'après l'IKWRO, les "crimes d'honneur" sont le plus souvent perpétrés dans des communautés originaires du sud de l'Asie, d'Europe de l'Est et du Moyen-Orient.
Les victimes sont ciblées parce qu'elles ont un petit ami, ont été victimes d'un viol, ou ont refusé un mariage arrangé. Soit encore parce qu'elles sont homosexuelles, voire simplement parce qu'elles se maquillent ou portent des tenues jugées inappropriées.
Selon la directrice de l'IKWRO, Diana Nammi, les familles nient l'existence de tels crimes.
"Les coupables sont même considérés comme des héros dans leur communauté parce qu'ils ont défendu l'honneur de leur famille et la réputation de la communauté", a-t-elle dénoncé sur la BBC, estimant que les autorités ne s'étaient pas encore donné les moyens de lutter vraiment contre ces crimes
Un porte-parole du ministère britannique de l'Intérieur a assuré que le gouvernement était "déterminé à mettre fin" à ces pratiques.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.