Vendredi 26 avril 2024 à 15h31
Paris, 26 avr 2024 (AFP) — Le Moyen-Orient et l'Afrique du nord sont confrontés à une inquiétante prolifération de missiles sol-air légers, en particulier au sein des groupes armés non-étatiques, avertit un rapport de l'organisation spécialisée Small Arms Survey, publié vendredi.
Le groupe de recherche indépendant relève que ces systèmes portatifs de défense sol-air, connues sous leur acronyme anglophone Manpads, sont utilisables contre des aéronefs civils comme militaires.
Ils sont présents à la fois dans des versions anciennes mais encore utilisables, ou plus modernes donc plus précises.
"Malgré les efforts internationaux anciens pour freiner la prolifération illicite des Manpads, les groupes armés du Moyen-Orient continue d'acquérir ces systèmes", explique l'organisation.
Elle a identifié 12 modèles différents de Manpads, généralement propulsés par un lanceur porté à l'épaule, dans les arsenaux de groupes armés de 13 des 26 pays de la région entre 2015 et mi-2023.
"Les Manpads de conception chinoise supplantent progressivement les modèles russes/soviétiques", explique l'enquête, ajoutant que la plupart d'entre eux arrivent dans la région via des pays tiers importateurs.
Des Manpads de conception nord-coréenne circulent aussi dans la région, en particulier en Syrie.
Si des engins de conception ancienne ont été identifiés dans les 13 pays concernés, dont quatre qui n'en disposaient pas d'autres, "des groupes armés dans au moins neuf Etats ont eu accès" à des Manpads plus modernes, aux capacités plus développées en particulier contre des cibles militaires.
Des entretiens avec des experts conduisent le groupe de recherche à démentir l'idée communément admise que la durée de vie de ces armes est limitée, s'appuyant notamment sur l'usage d'engins vieux de plusieurs décennies dans la bande de Gaza et en Irak.
"Les transferts de gouvernements étrangers constituent la source principale" de ces armes, parmi lesquels l'Iran apparaît comme "le fournisseur le plus prolifique".
La République islamique alimente notamment "l'axe de résistance", coalition composée notamment du Hezbollah libanais, des Houthis du Yémen et de plusieurs milices en Irak et Syrie.
Aucun système issu des pays de l'Otan n'a été identifié pendant la période concernée dans la région, affirme en revanche le Small Arms Survey.
Parmi les utilisateurs que l'organisation identifie figurent en particulier Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), le groupe Etat islamique (EI) et ses filiales, le Hezbollah libanais, l'Armée nationale libyenne, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et les rebelles Houthis du Yémen.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.