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Irak: calendrier en vue pour un "retrait" de la coalition internationale antijihadiste


Dimanche 8 septembre 2024 à 18h28

Bagdad, 8 sept 2024 (AFP) — Bagdad et Washington sont parvenus à une entente concernant un calendrier de "retrait" des troupes de la coalition internationale antijihadiste stationnées en Irak, a indiqué dimanche le ministre de la Défense irakien, précisant que l'accord devait encore être signé.

Les Etats-Unis déploient environ 2.500 militaires en Irak et près de 900 en Syrie, au sein de la coalition internationale créée en 2014 pour combattre le groupe jihadiste Etat islamique (EI). L'alliance comprend des effectifs de plusieurs autres pays, notamment la France ou la Grande-Bretagne.

Bagdad réclame une "fin de mission" de la coalition et le "retrait" des conseillers étrangers, et compte remplacer ce dispositif en consolidant les partenariats bilatéraux dans le domaine militaire, notamment avec les Etats-Unis.

"L'accord" trouvé avec les Etats-Unis prévoit un "retrait" des effectifs de la coalition "en deux étapes", a assuré le ministre de la Défense Thabet al-Abbassi, dans un entretien diffusé dimanche par la télévision panarabe Al-Hadath.

La "première phase", qui aurait dû débuter ce septembre, devrait se poursuivre jusqu'à septembre 2025 et concernerait le personnel de la coalition stationné sur des bases militaires irakiennes à Bagdad et ailleurs en Irak fédéral, notamment la base d'Aïn al-Assad.

"La deuxième phase, entre septembre 2025 et septembre 2026, concerne le Kurdistan" autonome, dans le nord de l'Irak, a-t-il ajouté.

Le ministre irakien a aussi reconnu que le secrétaire américain à la Défense avait lors d'une réunion estimé que "deux ans ce n'était pas suffisant". "Nous avons refusé la proposition d'une troisième année", a-t-il précisé.

"Peut-être que dans les prochains jours nous signerons l'entente qui a été trouvée à Washington", a précisé le ministre, reconnaissant un "report" initial de l'accord à cause de la situation régionale explosive, mais aussi "les élections aux Etats-Unis" qui pèsent, a-t-il estimé.

Les négociations concernant l'avenir de la coalition ont été amorcées à l'hiver 2023, pour désamorcer les répercussions sur l'Irak des tensions régionales: frappes de drones et tirs de roquettes revendiqués par des groupes armés pro-Iran ont visé la coalition internationale, en Irak mais aussi en Syrie, avec en toile de fonds la guerre à Gaza.

En représailles, les Etats-Unis avaient mené des frappes meurtrières contre les factions pro-Iran.

L'Irak a proclamé sa "victoire" contre l'EI fin 2017. Pour justifier le retrait de la coalition, Bagdad assure que ses forces de sécurité sont désormais capables de mener seules la bataille contre l'EI, estimant que le groupe jihdiste est désormais affaibli et ne représente plus la même menace qu'auparavant.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.