Dimanche 22 octobre 2023 à 19h39
Erbil (Irak), 22 oct 2023 (AFP) — Un soldat irakien et un combattant kurde irakien des peshmergas ont été tués lors de heurts entre ces deux forces à la suite d'un différend sur la reprise en main de postes de contrôle dans le nord de l'Irak, a-t-on appris dimanche de responsables militaires.
Les accrochages ont eu lieu près du camp de Makhmour qui accueille des réfugiés kurdes de Turquie. L'armée irakienne veut renforcer la sécurité pour contrôler les entrées et sorties du camp, considéré par la Turquie comme un fief du Parti des Travailleurs du Kurdistan, le PKK, qu'elle classe comme "terroriste".
Dimanche, des heurts ont éclaté entre des soldats de l'armée fédérale irakienne et des peshmergas, les combattants de la région autonome du Kurdistan d'Irak.
Les deux entités se disputent le contrôle de plusieurs postes militaires qui surplombent le camp de Makhmour et ont été laissés vacants par le PKK samedi à la suite des initiatives de l'armée irakienne pour renforcer la sécurité à Makhmour.
Les peshmergas ont "refusé" de remettre les postes à l'armée irakienne, a déclaré une source militaire irakienne à l'AFP et un "soldat irakien a été tué" dans les accrochages qui ont suivi.
De l'autre côté, un officier des peshmergas a annoncé qu'un membre de ces forces a aussi été tué et et cinq autres blessés. Ce responsable, qui a requis l'anonymat, a affirmé que les peshmergas avaient demandé au PKK de leur remettre le contrôle de ces postes, "mais ils les ont remis à l'armée irakienne".
Le camp de Makhmour se situe dans une zone que se disputent le gouvernement de Bagdad et les autorités régionales kurdes irakiennes à Erbil.
Il est régulièrement la cible de bombardements de la Turquie, qui mène une campagne militaire contre les membres du PKK installés dans le nord de l'Irak.
Historiquement, les résidents de Makhmour sont des personnes ayant fui le sud de la Turquie au milieu des années 1990 pour trouver refuge de l'autre côté de la frontière, dans le nord irakien.
Fondé en collaboration avec l'ONU, ce camp situé à une soixantaine de kilomètres au sud-ouest d'Erbil, accueille plus de 10.000 résidents et dispose aujourd'hui d'une administration locale avec son propre service de sécurité armé.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.