Mercredi 29 juillet 2009 à 17h06
ERBIL (Irak), 29 juil 2009 (AFP) — Le président de la région autonome du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, a été largement réélu à son poste et les deux grands partis historiques, le PDK et l'UPK, ont obtenu la majorité absolu au Parlement régional, a annoncé mercredi la commission électorale irakienne.
La liste de dissidents Goran (Changement en kurde) de Noucherwan Moustapha est toutefois devenue la première force d'opposition dans l'Assemblée locale en obtenant 23,57% des scrutins.
M. Barzani, qui était élu pour la première fois à un scrutin tenu au suffrage universel, est arrivé en tête de la présidentielle avec 69,57%, devant un autre candidat Kamal Mirawdly, un universitaire basé à Londres, qui a créé la surprise en obtenant 25,32% des voix.
Lors du scrutin parlementaire, qui s'est tenu samedi avec le scrutin présidentiel, la liste "Kurdistania" -du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) et de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK)- a raflé la majorité absolue au Parlement avec 57,34% des voix.
Une autre liste d'opposition, la liste "Services et réformes", composée de deux partis islamistes et deux partis de gauche et d'extrême gauche, a quant à elle obtenu 12,8% des suffrages.
La liste dissidente Goran a réussi son pari, à l'issue d'une campagne anti-corruption, d'ébranler l'hégémonie des deux grands partis traditionnels en devenant une réelle opposition au sein du parlement autonome.
Combattant "l'absence de démocratie" au sein de l'UPK et dénonçant la corruption qui se répand avec le boom économique au Kurdistan, les dissidents avaient créé un coup de théâtre il y a plusieurs mois en décidant de présenter leur propre liste.
Les résultats du scrutin parlementaire sont encore préliminaires a souligné la commission, affirmant que la répartition des 111 sièges de l'Assemblée serait annoncée plus tard quand 100% des bulletins seront dépouillés.
Selon la commission, 135.000 bulletins n'ont toujours pas été pris en compte en raison de contestations.
Quelque 651 plaintes ont été déposées, a précisé Hamdia Husseini, responsable du département électoral de la commission.
Noucherwan Moustapha avait accusé lundi les partisans de Massoud Barzani de s'être livrés à des fraudes massives pour truquer les élections législatives.
"Nous vous demandons de faire pression sur les autorités du Kurdistan afin de mettre un terme à la campagne de fraudes et de provocations menée par les forces du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) à Erbil et Dohouk", affirmait-il dans un communiqué adressé au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, aux ambassadeurs des Etats-Unis, de Grande-Bretagne, de France, à des représentants de l'Union européenne et à la présidence irakienne.
Cinq candidats se sont présentés au scrutin présidentiel et 24 listes aux législatives. Dans ce dernier scrutin, quatre des listes ont raflé 95,16% des suffrages et 20 des listes ont reçu moins de 1 % des voix.
Selon la commission, le taux de participation avait atteint 78,5% dans ces élections qui se sont déroulées dans un contexte tendu entre les Kurdes et le pouvoir central de Bagdad qui se disputent le contrôle de territoires riches en pétrole.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.