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Irak: le chef de l'Autorité anti-corruption soupçonné de pots-de-vin (justice)


Mercredi 11 septembre 2024 à 19h35

Bagdad, 11 sept 2024 (AFP) — La justice irakienne a annoncé mercredi l'ouverture d'une enquête impliquant le patron de l'Agence irakienne de transparence, l'autorité anti-corruption du pays, après des "enregistrements audio attribués" au responsable et qui concernent des "pots-de-vin" présumés.

L'agence, présidée par le juge Haider Hanoun, a immédiatement dénoncé dans un communiqué des "calomnies", assurant que les extraits sonores étaient "fabriqués".

Circulant sur les réseaux sociaux et repris par les médias irakiens, un enregistrement sonore qui semble tiré d'une conversation suggère que le juge aurait reçu d'importantes sommes d'argent voire une voiture de luxe.

L'AFP n'était pas en mesure de vérifier l'authenticité de cet extrait.

"Le procureur général a demandé à un juge d'instruction d'enquêter au sujet des enregistrements sonores attribués au directeur par intérim de l'Agence de transparence, Haider Hanoun, et qui incluent des délits de pots-de-vin", selon un communiqué posté sur le site Internet du Conseil suprême de la magistrature.

Dans le communiqué envoyé aux journalistes pour défendre le juge Hanoun, le service communication de l'Autorité anti-corruption annonce une conférence de presse jeudi pour "exposer les faits et réfuter ces calomnies et ces inventions."

Le texte dénonce l'oeuvre "d'armées électroniques" qui ont "fabriqué des extraits sonores attribués au chef de l'autorité" dans l'objectif de "le dissuader de poursuivre" sa mission et d'entraver le travail de l'institution.

Alors que la corruption gangrène toutes les institutions étatiques et administrations publiques en Irak, il n'est pas rare que des affaires éclatent en plein règlement de compte entre responsables engagés dans des bras de fer et des luttes de pouvoir intestines.

Début septembre, M. Hanoun avait lui-même accusé un juge d'avoir reçu de l'Etat un terrain de manière illicite, lors d'une conférence de presse mouvementée au Kurdistan autonome, durant laquelle il avait assuré avoir obtenu légalement deux terrains dans une province du sud.

Le pays suit toujours les répercussions du "vol du siècle", une affaire médiatisée à l'automne 2022 et qui concerne 2,5 milliards de dollars subtilisés au fisc. Fin août, la justice a émis deux mandats d'arrêt à l'encontre d'un homme d'affaires considéré comme l'accusé principal dans ce procès et un ancien responsable gouvernemental.

Les condamnations dans les affaires de corruption concernent souvent des personnes des échelons intermédiaires de l'Etat ou de simples exécutants, rarement les sommets du pouvoir.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.