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Irak: les partis chiites pro-Iran, vainqueurs des élections provinciales (résultats définitifs)


Jeudi 28 decembre 2023 à 20h33

Bagdad, 28 déc 2023 (AFP) — Les partis chiites proches de l'Iran ont remporté la majorité des sièges dans la plupart des gouvernorats d'Irak, selon les résultats définitifs des élections provinciales du 18 décembre proclamés jeudi par la Commission électorale.

Premier du genre en dix ans, ce scrutin voué à désigner les conseils provinciaux s'est tenu il y a dix jours dans 15 des 18 provinces irakiennes, les trois provinces de la région autonome du Kurdistan étant appelées à se prononcer lors d'un vote distinct l'an prochain.

Instaurés après l'invasion américaine et la chute de Saddam Hussein en 2003, les conseils jouissent d'importantes prérogatives: élection du gouverneur de la province et allocations des budgets de la santé, des transports ou de l'éducation.

Dans neuf provinces du centre et du sud, deux tendances se dessinent: les grands vainqueurs sont soit les formations des gouverneurs sortants, ou surtout les coalitions formées par les partis pro-Iran dominant le Parlement.

Ces résultats diffèrent peu des résultats préliminaires annoncés le lendemain du vote.

Dans les provinces de Bagdad, Dhi Qar, Missane, Bassora, Babylone, ou encore Wassit, les mêmes alliances se disputent souvent les quatre premières places:

La coalition "Nabni" (Nous construisons), emmenée par Hadi al-Ameri, un haut commandant du Hachd al-Chaabi, anciens paramilitaires pro-Iran désormais intégrés aux forces régulières.

Mais aussi la coalition "Etat de droit", de l'ancien Premier ministre Nouri al-Maliki, faisant partie du même bord politique.

Les talonnant de près, il y a la coalition des Forces patriotiques de l'Etat (Ammar al-Hakim et l'ex-Premier ministre Haider al-Abadi).

Dans la capitale Bagdad, l'"Etat de droit" et "Nabni" arrivent en tête avec chacun neuf des 52 sièges, suivis par Taqadom (Progrès, en arabe), le parti de l'influente figure sunnite Mohamed al-Halboussi, ancien président du Parlement.

M. Halboussi arrive en tête dans sa province majoritairement sunnite d'al-Anbar, dans l'ouest du pays.

En Irak, les élections et les nominations de responsables aux plus hauts postes sont bien souvent des processus ardus qui peuvent durer plusieurs mois, compliqués par des accords âprement négociés.

Le taux de participation aux élections du 18 décembre s'est élevé à 41%, selon la Commission électorale.

Le scrutin a été accompagné d'une forte désillusion au sein d'une partie de l'opinion publique dans un pays riche en hydrocarbures mais miné par une corruption endémique, et où les habitants souffrent au quotidien d'infrastructures en déliquescence et de services publics défaillants.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.