Mardi 17 novembre 2009 à 12h58
TEHERAN, 17 nov 2009 (AFP) — Des députés de la minorité kurde d'Iran ont demandé l'abolition de la peine de mort pour les membres de leur communauté, disant craindre une rupture entre la population kurde et le régime.
Selon l'agence Ilna mardi, des députés kurdes ont adressé une lettre dans ce sens au chef du pouvoir judiciaire, Sadeq Larijani, après l'exécution du Kurde Ehsan Fatahian malgré une intervention de parlementaires selon qui ce dernier avait été dans un premier temps condamné à 10 ans de prison.
"Plusieurs jeunes kurdes ont été récemment condamnés à mort, cela inquiète la province du Kurdistan" d'Iran, affirme la lettre. "Le gouvernement ne devrait pas agir de manière à créer une distance entre le peuple kurde et le régime. Ainsi, nous demandons sérieusement au pouvoir judiciaire de reconsidérer (sa position sur) de tels verdicts".
La semaine dernière, le site internet réformiste Mowjcamp, proche du leader de l'opposition Mir Hossein Moussavi, a indiqué qu'un Kurde, Shirkouh Moarefi, 24 ans, était dans le couloir de la mort après avoir été reconnu coupable d'être un "mohareb (ennemi de Dieu)", crime passible de la peine de mort.
Amnesty International avait demandé aux autorités iraniennes d'annuler sa peine de mort.
La province occidentale du Kurdistan, frontalière de l'Irak, est peuplée en majorité de sunnites dans un pays à majorité chiite. Elle est régulièrement le théâtre d'actions armées, notamment du Pejak, un mouvement séparatiste lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), actif en Turquie.
Les Kurdes représentent environ 7% de la population en Iran qui compte 70 millions d'habitants.
Depuis début 2009, 251 personnes ont été exécutées en Iran, selon un décompte de l'AFP établi à partir d'informations diffusées par les médias locaux. En 2008, 246 personnes ont été exécutées dans le pays.
Le meurtre, le viol, le vol à main armée, le trafic de drogue, l'adultère et l'action armée contre le pouvoir sont passibles de la peine de mort en Iran.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.