Mercredi 14 decembre 2022 à 11h51
Téhéran, 14 déc 2022 (AFP) — Les services de sécurité iraniens ont arrêté trois des assassins présumés d'un imam sunnite modéré, tué le 8 décembre dans la province du Sistan-Baloutchistan, dans le sud-est de l'Iran, a annoncé le ministère du Renseignement.
"Les trois principaux agents impliqués dans l'assassinat d'Abdelwahed Rigi ont été arrêtés", a indiqué le ministère mardi dans un communiqué.
"Les agents impliqués dans l'enlèvement et l'assassinat d'Abdelwahed Rigi ont été arrêtés alors qu'ils s'apprêtaient à traverser la frontière", a confirmé le même jour Mahdi Shamsabadi, le procureur général de Zahedan, la capitale de cette province, cité par l'agence officielle Irna.
L'imam dirigeait les prières à la mosquée Imam Hossein de la ville de Khash, lorsque des inconnus l'ont appelé par la porte de derrière puis l'ont obligé à monter dans une voiture sans plaque d'immatriculation, avait déclaré le procureur à l'agence Fars, au lendemain du meurtre.
Selon Fars, le corps de l'imam a été découvert sur une route à l'extérieur de la ville. Il avait été tué de trois balles dans la tête.
Le pistolet qui a servi à tuer l'imam "a été saisi", a indiqué le procureur, ajoutant que les assassins présumés "avaient l'intention de mener d'autres opérations similaires".
Le magistrat a accusé les tueurs présumés d'avoir voulu "susciter la zizanie" entre les communautés sunnite et chiite, majoritaire en Iran.
La province pauvre et reculée du Sistan-Baloutchistan, en grande partie sunnite, est située à la frontière avec l'Afghanistan et le Pakistan et peuplée par la minorité baloutche, qui fait l'objet de nombreuses discriminations, selon diverses ONG.
L'imam assassiné "était l'un des principaux chefs religieux du Sistan-Baloutchistan", selon le Conseil de sécurité de la province.
Un expert des minorités religieuses l'avait décrit à la télévision d'État comme "une figure modérée", par contraste avec un autre religieux sunnite de premier plan dans la province, Molavi Abdol Hamid, connu pour ses critiques envers les autorités iraniennes.
La République islamique est en proie à des manifestations depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée après son arrestation par la police des moeurs à Téhéran pour avoir enfreint le code vestimentaire strict du pays pour les femmes.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.