Samedi 10 decembre 2022 à 14h38
Téhéran, 10 déc 2022 (AFP) — L'Iran a protesté samedi auprès de l'ambassadeur de Grande-Bretagne, la quinzième convocation en trois mois d'un diplomate occidental dans ce pays confronté à un mouvement de contestation, a indiqué l'agence IRNA samedi.
Quelques heures plus tôt, vendredi soir, les Affaires étrangères à Téhéran ont convoqué l'ambassadeur d'Allemagne, Hans-Udo Muzel, pour protester "énergiquement" contre "l'ingérence continue de Berlin dans les affaires de la République islamique d'Iran" et son "intervention inacceptable", a précisé IRNA.
L'Iran est le théâtre de protestations déclenchées par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée après son arrestation par la police des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant aux femmes le port du voile en public notamment.
Le pouvoir iranien dénonce ces manifestations comme des "émeutes" encouragées par les Occidentaux notamment les Etats-Unis, son ennemi juré.
Samedi, l'ambassadeur de Grande-Bretagne, Simon Shercliff, a été convoqué au ministère qui a protesté contre "le soutien des autorités britanniques à la terreur et aux troubles" et contre "l'établissement de sanctions illégales contre des ressortissants iraniens", selon IRNA.
Il a été informé que l'Iran se réservait le droit de prendre des contre-mesures, d'après l'agence.
Jeudi, la chef de la diplomatie allemande Annalena Baerbock a condamné l'exécution jeudi de Mohsen Shekari, un Iranien reconnu coupable d'implication dans le mouvement de contestation. "Le mépris du régime iranien pour la vie humaine est sans limite", a-t-elle dit.
Il s'agit de la quinzième convocation, depuis trois mois d'un diplomate occidental en Iran. L'ambassadeur britannique a dû se rendre 5 fois au ministère iranien et son collègue allemand quatre fois pour se faire sermonner, a poursuivi la même source.
Outre les ambassadeurs britannique et allemand, les Affaires étrangères iraniennes avaient convoqué notamment les ambassadeurs de France, d'Australie, de Norvège et du Danemark.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.