Mercredi 15 mars 2023 à 15h09
Paris, 15 mars 2023 (AFP) — De nouvelles manifestations antirégime ont eu lieu en Iran la nuit dernière à l'occasion de la fête du feu, célébrée dans la nuit du dernier mardi à mercredi de l'année iranienne, qui s'achève le 20 mars, ont indiqué militants et ONG.
Plusieurs vidéos publiés sur les réseaux sociaux montrent des groupes d'Iraniens scandant des slogans antirégime, jetant des foulards dans le feu et brûlant des images de dirigeants religieux, à l'occasion du "Tchaharchanbé Souri", la fête du feu célébrée dès mardi soir.
Il s'agit de la première fête du feu célébrée en Iran depuis le début des manifestations déclenchées par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, arrêtée par la police des moeurs pour violation présumée du code vestimentaire pour les femmes.
Le média en ligne 1500tasvir a publié une vidéo montrant des dizaines de personnes marchant dans le quartier d'Ekbatan à Téhéran scandant: "Nous sommes de retour, le soulèvement continue". Des manifestants ont par ailleurs brûlé un portrait de l'ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême, selon le site d'information IranWire.
1500tasvir a aussi publié des images d'une foule dans la ville de Rasht, sur la mer Caspienne, criant des slogans contre l'ayatollah Ali Khamenei.
D'autres images montrent des femmes à Téhéran dansant autour des feux de "Tchaharchanbé Souri", et jetant leur voile dans les flammes ou encore des manifestants lançant des explosifs sur des véhicules de police.
Selon le Centre pour les droits humains en Iran (CHRI, basé à New York), des protestations ont également eu lieu dans les régions kurdes (ouest).
Ainsi, à Saqqez, ville de Mahsa Amini, des manifestants ont crié "mort au dictateur" et les autorités locales ont utilisé des gaz lacrymogènes, rapporte IranWire.
A Bukan, dans la province l'Azerbaidjan occidental (ouest), les manifestants ont fait des grands feux bloquant la circulation et provoquant des heurts avec les forces de l'ordre.
Six mois après la mort de Mahsa Amini, les manifestations antirégime ont diminué face à la violente répression: des centaines de morts et des milliers de personnes arrêtées, dont quatre sont exécutées.
Mais une nouvelle étincelle pourrait les relancer selon des experts qui citent notamment la forte émotion provoquée par l'affaire de la mystérieuse intoxication d'élèves dans plus de 200 écoles de filles au cours des trois derniers mois.
"Tchaharchanbé Souri" est devenu en exutoire pour la jeunesse à grands renforts de pétards et feux d'artifice, en dépit des mises en garde des autorités. Au moins 11 personnes sont mortes et plus de 3.550 autres ont été blessées dans la nuit dans des incidents liés à cette fête, selon le chef des services d'urgence du pays.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.