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Iran: des femmes aux manifestations dans le sud-est très conservateur


Vendredi 2 decembre 2022 à 14h54

Paris, 2 déc 2022 (AFP) — Des femmes ont participé vendredi au Sistan-Baloutchistan aux manifestations déclenchées en Iran par la mort de Mahsa Amini il y a deux mois et demi, un fait rare dans cette province du sud-est très conservatrice, a rapporté une ONG.

Dans les rues de Zahedan, capitale provinciale à minorité sunnite dans un Iran majoritairement chiite, des dizaines de femmes ont exhibé des banderoles sur lesquelles il était écrit "Femme, vie, liberté", l'un des principaux slogans du mouvement de contestation, selon des vidéos en ligne.

"Avec ou sans voile islamique, en avant la révolution!", ont scandé des femmes vêtues de tchadors noirs recouvrant le corps, selon des images de vidéos publiées sur Twitter et vérifiées par l'AFP.

"C'est rare" de voir des femmes manifester à Zahedan, a déclaré à l'AFP le directeur de l'ONG, basée à Oslo, Iran Human Rights (IHR), Mahmood Amiry-Moghaddam.

Les femmes au Sistan-Baloutchistan sont parmi les "plus opprimées" d'Iran, et les manifestations de vendredi sont les plus organisées depuis le début du mouvement de contestation dans tout le pays, a ajouté M. Amiry-Moghaddam.

"Les femmes et les minorités (...) peuvent, grâce à ces manifestations, sortir dans la rue et revendiquer leurs droits humains fondamentaux", a-t-il encore dit.

L'Iran est secoué par une vague de manifestations depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde de 22 ans arrêtée trois jours auparavant à Téhéran pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique prévoyant notamment l'obligation du port du voile pour les femmes.

Au moins 448 manifestants ont été tués depuis le début du mouvement violemment réprimé, selon l'IHR.

L'Iran accuse les Etats-Unis, son ennemi juré, et leurs alliés de fomenter ce qu'il appelle des "émeutes".

En début de semaine, les autorités iraniennes ont fait état pour la première fois de la mort de plus 300 personnes depuis le début des manifestations.

Des milliers d'Iraniens et une quarantaine d'étrangers ont en outre été arrêtés et plus de 2.000 personnes ont été inculpées, selon les autorités judiciaires.

str-dv/bfi/vl

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.