Jeudi 5 octobre 2023 à 02h58
Paris, 5 oct 2023 (AFP) — L'Allemagne et les Etats-Unis ont exprimé mercredi leur inquiétude au sujet d'une adolescente iranienne qui aurait été victime d'une altercation avec les forces de sécurité dans le métro de Téhéran et se trouve depuis dans le coma.
"En Iran, une jeune femme se bat à nouveau pour sa vie. Juste parce qu'on pouvait voir ses cheveux dans le métro. C'est intolérable", a écrit la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock, sur X, anciennement Twitter.
De son côté, l'envoyé spécial américain pour l'Iran Abram Paley a affirmé sur X que Washington était "choqué et inquiet en raison des informations selon lesquelles la soi-disant police des moeurs iranienne aurait agressé" l'étudiante.
"Nous suivons l'évolution de son état de santé. Nous continuons à soutenir le courageux peuple iranien et à travailler avec le monde entier pour que le régime soit tenu responsable de ses abus", a ajouté M. Paley.
Selon l'ONG Hengaw, basée en Norvège, l'adolescente de 16 ans, Armita Garawand, a été grièvement blessée lors d'une altercation dans le métro avec des femmes membres de la police des moeurs.
Cette affaire a fait l'objet de nombreux échanges sur les réseaux sociaux, une vidéo a circulé montrant, selon certains, la jeune fille, apparemment non voilée, être poussée dans le métro par des agents de police. Un corps inanimé est ensuite emmené.
Originaire de la ville de Kermanshah, dans l'ouest de l'Iran majoritairement kurde, la jeune fille réside à Téhéran, d'après Hengaw.
L'ONG Iran Human Rights (IHR), dont le siège est en Norvège, a demandé "une enquête internationale indépendante" accusant Téhéran d'avoir "une longue histoire de distorsion des faits et de dissimulation des preuves de ses crimes".
"La république islamique continue de harceler et de réprimer les femmes sous prétexte de lutter contre les violations du hijab obligatoire", a déclaré son directeur, Mahmood Amiry-Moghaddam.
Selon cette ONG, l'étudiante est soignée à l'hôpital Fajr de Téhéran, au sein d'une unité placée sous haute sécurité.
Elle a publié une photo de Armita Garawand sur son lit d'hôpital, reliée à une sonde gastrique, la tête et le cou couverts de bandages.
Ses parents ont accordé une interview aux médias d'Etat iraniens à l'hôpital "sous une pression considérable" et "en présence d'officiers de sécurité de haut rang", a affirmé Hengaw.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.