Jeudi 27 octobre 2022 à 17h52
Paris, 27 oct 2022 (AFP) — La France condamne la poursuite de la répression en Iran, secoué depuis plus d'un mois par des manifestations après la mort de Mahsa Amini, et travaille avec ses partenaires européens à de nouvelles sanctions ciblées contre des responsables iraniens, a fait savoir jeudi le ministère français des Affaires étrangères.
"L'Iran poursuit sa logique de répression violente et de violations des droits et libertés fondamentales, notamment dans la ville de Saqqez hier lors des rassemblements et des commémorations des 40 jours de la mort de Mahsa Amini. En témoignent également les sanctions prises contre des médias libres, dont RFI en langue persane", a fait savoir le ministère.
Mahsa Amini, jeune Kurde iranienne de 22 ans, est décédée le 16 septembre trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique, imposant aux femmes le port du voile en public. Depuis, les manifestations se poursuivent à travers l'Iran, malgré une répression meurtrière et des centaines d'arrestations.
"Nous condamnons la poursuite de cette répression et continuons de travailler avec nos partenaires européens, y compris pour examiner de nouvelles sanctions ciblées visant les responsables des autorités iraniennes auteurs de la répression et des violences à l'encontre de la population iranienne", poursuit le ministère, condamnant également un attentat qui a fait 15 morts dans un important sanctuaire musulman chiite de Chiraz, dans le sud de l'Iran.
"La France condamne l'attaque terroriste perpétrée hier dans un sanctuaire religieux de la ville de Chiraz en Iran et revendiquée par Daech, qui a fait plusieurs victimes", a dit le ministère.
La France, avec ses partenaires européens, a déjà adopté des sanctions ciblées à l'encontre des responsables de la répression en Iran le 17 octobre.
Sur un autre sujet, le ministère a évoqué la question de la livraison ces dernières semaines de drones iraniens à l'armée russe pour appuyer son invasion de l'Ukraine.
"La France, aux côtés de l'Ukraine et avec ses partenaires européens, condamne les transferts de drones iraniens aux forces armées russes, lesquels représentent un appui à la guerre d'agression lancée par la Russie", souligne le ministère, précisant que ces drones "sont utilisés dans des attaques susceptibles de constituer des crimes de guerre".
En réponse à ces transferts, l'Union européenne a adopté le 20 octobre des sanctions à l'encontre d'individus et d'entités impliqués dans le transfert et la production de drones iraniens utilisés par la Russie en Ukraine.
"Nous demandons l'arrêt de ces transferts, ainsi que de l'arrêt de tout soutien à la guerre menée contre l'Ukraine", écrit encore le ministère.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.