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Iran: la répression s'accentue dans les régions kurdes, selon une ONG


Lundi 21 novembre 2022 à 13h27

Paris, 21 nov 2022 (AFP) — Des défenseurs des droits humains ont affirmé lundi que les forces de sécurité iraniennes avaient tiré à balles réelles pour réprimer des manifestations dans les régions kurdes de l'ouest de l'Iran, faisant 13 morts en 24 heures.

Le groupe de défense des droits des Kurdes d'Iran Hengaw, basé en Norvège, a posté des vidéos montrant les forces de l'ordre mener des opérations, en tirant à balles réelles, dans les villes de Piranchahr, Marivan et Javanroud.

Des renforts ont été envoyés ces derniers jours dans les régions kurdes, l'un des foyers du mouvement de contestation déclenché le 16 septembre par la mort de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans arrêtée par la police des moeurs pour avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant aux femmes de porter le voile.

Les manifestations s'y sont récemment intensifiées, notamment à l'occasion des funérailles des personnes tuées par les forces de sécurité lors des rassemblements.

Selon Hengaw, au moins sept personnes ont été tuées à Javanroud, quatre à Piranchahr et deux autres dans d'autres localités.

L'ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, a également posté des images montrant, selon elle, les forces de sécurité tirer à balles réelles à Piranchahr et le chagrin de la mère devant la dépouille d'un adolescent de 16 ans. "Mère, ne pleure pas, nous allons nous venger", chantent en kurde des personnes présentes à ses côtés, selon l'ONG.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken s'est déclaré sur Twitter "grandement préoccupé par le fait que les autorités iraniennes accentuent la violence contre les manifestants, en particulier dans la ville de Mahabad". "Nous continuons à rendre responsables ceux qui sont impliqués, et à soutenir le peuple iranien", a-t-il ajouté.

Les Kurdes représentent l'une des principales minorités ethniques en Iran - environ 10 millions sur 83 millions d'habitants - et adhèrent majoritairement à l'islam sunnite et non au chiisme dominant dans le pays.

Au moins 378 personnes ont été tuées dans la répression des manifestations, selon un dernier bilan diffusé samedi par IHR.

Parmi elles, 255 ont péri lors des protestations liées à la mort de Mahsa Amini et 123 au Sistan-Baloutchistan, une province pauvre du sud-est de l'Iran, dont plus de 90 le 30 septembre dans la capitale provinciale Zahedan, lors de manifestations contre le viol d'une adolescente imputé à un policier.

Par ailleurs, l'Iran a de nouveau bombardé des groupes d'opposition kurdes iraniens basés au Kurdistan d'Irak voisin, tuant un combattant de ces factions dissidentes accusées par Téhéran d'attiser les manifestations. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique du pouvoir, ont revendiqué cette attaque.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.