Samedi 3 decembre 2022 à 13h38
Téhéran, 3 déc 2022 (AFP) — Le Parlement et l'Autorité judiciaire iraniens travaillent sur la question du port obligatoire du voile pour les femmes, a annoncé le procureur général en promettant des résultats rapides, sans préciser dans quel sens la loi pourrait être modifiée.
L'Iran connaît des troubles depuis la mort de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée le 16 septembre après son arrestation par la police des moeurs pour avoir enfreint le code vestimentaire de la République islamique, imposant aux femmes de porter le voile en public.
Depuis, les Iraniennes ont été le fer de lance des manifestations, criant des slogans antigouvernementaux, enlevant et brûlant leur foulard.
"Le Parlement et le pouvoir judiciaire travaillent" sur cette question, a déclaré le procureur général Mohammad Jafar Montazeri, cité vendredi par l'agence de presse Isna. Il n'a pas précisé ce qui pouvait être modifié dans la loi d'autant que le président ultra-conservateur Ebrahim Raïssi a déjà imposé de nouvelles restrictions vestimentaires.
Le voile est devenu obligatoire en Iran en 1983, quatre ans après la révolution islamique de 1979. La police des moeurs, connue sous le nom de Gasht-e Ershad (patrouilles d'orientation), a été créée sous le président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, pour "répandre la culture de la décence et du hijab".
Le procureur général a annoncé une date prochaine pour les résultats de l'examen sur le port obligatoire du hijab. "Par exemple, nous avons eu une réunion avec la Commission culturelle du Parlement mercredi et nous verrons les résultats dans une semaine ou deux", a-t-il dit dans un discours prononcé à Qom, au sud de Téhéran.
Cet ultraconservateur a demandé aux "familles des martyrs" et aux "Hawzah" (séminaires d'étude des valeurs islamiques chiites), d'exiger une action des organes exécutifs dans la lutte contre la désobéissance au port du voile.
Pour sa part, le président Raïssi a déclaré samedi à Téhéran lors d'une conférence: "Notre constitution a des valeurs et des principes solides et immuables (...) Mais il existe des méthodes de mise en oeuvre de la constitution qui peuvent être infléchies".
Depuis la mort Mahsa Amini et les manifestations qui ont suivi, un nombre grandissant de femmes se découvre la tête, notamment dans le nord huppé de Téhéran.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.