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Iran: le rappeur Salehi reste en prison, sous le coup de nouvelles poursuites, selon son avocat


Jeudi 15 août 2024 à 11h01

Téhéran, 15 août 2024 (AFP) — Le célèbre rappeur iranien Toomaj Salehi, dont la condamnation à mort pour participation au mouvement de protestation de 2022 a été annulée en juin, a été mis en cause dans une autre affaire et reste détenu, selon son avocat.

Le chanteur de 33 ans avait été arrêté en octobre 2022 après avoir publiquement soutenu les manifestations qui avaient éclaté un mois plus tôt, déclenchées par la mort en détention de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, arrêtée par la police des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le strict code vestimentaire imposé aux femmes en Iran.

M. Salehi avait été condamné en avril dernier à la peine capitale pour "corruption sur Terre", l'un des chefs d'accusation les plus graves en Iran, mais la cour suprême avait annulé en juin cette condamnation.

Mercredi, un tribunal de la province centrale d'Ispahan l'a blanchi de cette accusation lors d'un nouveau procès et a mis fin aux poursuites le visant pour d'autres chefs d'accusation.

Mais selon son avocat, Amir Raisian, le "dépôt d'un nouveau dossier" a empêché sa libération.

"Une plainte a été déposée contre M. Salehi pour l'une de ses chansons", a expliqué mercredi Me Raisian, au site Internet du quotidien Shargh.

"Dans cette affaire, l'enquêteur a émis un ordre de libération sous caution et un ordre d'arrestation", selon lequel "M. Salehi ne sera pas libéré tant que l'affaire n'aura pas été tranchée", a ajouté l'avocat.

"M. Salehi a été informé d'accusations de profanation et d'incitation aux émeutes", a encore précisé M. Raisian. L'accusation de profanation peut être retenue pour des propos jugés critiques envers les valeurs islamiques.

Plusieurs centaines de personnes, dont des membres des forces de l'ordre, ont été tuées et des milliers arrêtées au cours des grandes manifestations qui se sont tenues en octobre et novembre 2022 en Iran après la mort de Masha Amini, avant de refluer.

En janvier, un autre chanteur, Mehdi Yarrahi, qui avait critiqué l'obligation pour les femmes de porter le voile, a été condamné à deux ans et huit mois de prison pour de multiples chefs d'accusation.

Le tribunal a ensuite transformé cette peine en assignation à résidence en raison de problèmes de santé du chanteur.

Dix personnes ont été exécutées en lien avec la mobilisation de 2022.

En Iran, les femmes doivent obligatoirement se couvrir le cou et la tête depuis 1983, à la suite de la Révolution islamique de 1979.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.