Lundi 10 octobre 2022 à 14h11
Londres, 10 oct 2022 (AFP) — Le Royaume-Uni a annoncé lundi des sanctions contre la police des moeurs iranienne et des responsables politiques et sécuritaires du régime, face à la répression en cours contre les manifestations déclenchées par la mort d'une jeune femme arrêtée par la police des moeurs le mois dernier.
"Le Royaume-Uni soutient la population iranienne qui demande courageusement des comptes à son gouvernement et qui se bat pour que ses droits humains fondamentaux soient respectés", a déclaré le ministre des Affaires étrangères James Cleverly, cité dans un communiqué.
En conséquence, "le Royaume-Uni sanctionne aujourd'hui la police des moeurs en tant qu'entité, ainsi que son dirigeant Mohammed Rostami Cheshmeh Gachi et le responsable de la division de Téhéran, Haj Ahmed Mirzaei", a annoncé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
"La mort de Mahsa Amini (...) a déclenché des manifestations en Iran et choqué le monde. Depuis des décennies, la police des moeurs utilise les menaces d'arrestation et la violence pour contrôler ce que les femmes iraniennes portent et comment elles se comportent en public", justifie Londres.
Par ailleurs, le Royaume-Uni a décidé de sanctionner cinq autres responsables du régime, dont le chef de la milice Basij et le commandant en chef de la police iranienne.
Ces personnalités iraniennes ne pourront plus voyager au Royaume-Uni et leurs avoirs dans le pays, ou ailleurs dans le monde, seront gelés.
Ces sanctions suivent celles déjà prises par les Etats-Unis ou le Canada contre des hauts responsables du régime de Téhéran.
Dans l'Union européenne, le Parlement européen a appelé Bruxelles à prendre également des sanctions. La question devrait être au menu de la réunion des ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept prévue le 17 octobre.
Mahsa Amini, une jeune femme kurde iranienne de 22 ans, est morte le 16 septembre, trois jours après son arrestation par la police des moeurs à Téhéran pour avoir, selon celle-ci, enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique pour les femmes, prévoyant notamment le port du voile.
Depuis, le pays est secoué par des manifestations, sévèrement réprimées par le régime qui accuse les Etats-Unis, Israël et leurs "agents", d'avoir fomenté le mouvement de protestations.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.