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Iran: les manifestations ont apporté de "profonds changements", estime Narges Mohammadi


Dimanche 26 janvier 2025 à 13h49

Madrid, 26 jan 2025 (AFP) — Les manifestations contre les autorités religieuses en Iran, déclenchées par la mort en 2022 de Mahsa Amini, ont conduit à de "profonds changements" dans le pays, a déclaré dimanche l'Iranienne Narges Mohammadi, lauréate du prix Nobel de la Paix.

"Après ces manifestations et le mouvement +Femmes Vie Liberté+, nous assistons à des changements très profonds dans la société", a déclaré Mme Mohammadi, 52 ans, lors d'un entretien accordé à la télévision publique espagnole TVE depuis un lieu non précisé en Iran.

Les propos de Mme Mohammadi, qui s'exprimait en farsi, étaient traduits en espagnol.

Kurde iranienne de 22 ans, Mahsa Amini est morte en détention le 16 septembre 2022, quelques jours après avoir été arrêtée par la police des moeurs à Téhéran pour avoir prétendument enfreint le code vestimentaire strict instauré par la République islamique pour les femmes.

Sa mort a déclenché dans tout le pays, sous le cri de ralliement "Femme Vie Liberté !", des mois de manifestations qui ont fait des centaines de victimes, dont des dizaines de membres des forces de sécurité. Des milliers de manifestants ont été arrêtés.

Emprisonnée depuis plus de trois ans, Narges Mohammadi a été libérée en décembre pour une période limitée, pour raisons médicales. Selon son équipe juridique, elle peut être à nouveau arrêtée et renvoyée en prison à tout moment.

Lauréate du prix Nobel de la paix 2023 pour sa lutte de deux décennies en faveur des droits humains en Iran, elle a fermement soutenu les manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini.

"La vie en prison est pratiquement impossible. J'ai passé une partie de ma peine à l'isolement, dans un espace très réduit, avec trois murs et une porte, sans rien d'autre", a encore déclaré à TVE Mme Mohammadi, qui avait une photo de Mahsa Amini près d'elle.

Interrogée pour savoir si elle estimait que son militantisme en valait la peine au regard de ce qu'elle a dû subir, elle a déclaré que si elle revenait en arrière, elle "ferait sans aucun doute la même chose, même si je devais payer un prix plus élevé".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.